Finissons-en avec l'oligarchie

Finissons-en avec l'oligarchie

Actuellement, la France est en révolte contre la façon dont sont traités les contribuables. Les "gilets jaunes" expriment une colère et un dépit légitimes. Or la situation fiscale de la France pourra être résolue si les politiques acceptent de tenir compte de sa double origine : l'évasion fiscale d'une part, et l'irresponsabilité de la spéculation financière d'autre part.
Cette situation, en France comme dans nombre d'autres pays, et en train de mettre en péril les démocraties, en fragilisant les classes moyennes, en accentuant la pauvreté, et en faisant le lit des extrêmes. C'est véritablement la liberté des peuples qui se voit ainsi confisquée par un système qui a tourné le dos à la véritable raison d'être du politique : le bien-être de tous. L'étroitesse de notre situation économique rend aussi extrêmement difficile le fait de répondre aux menaces environnementales, ce qui s'impose pourtant de toute urgence.
Il est temps alors d'exiger que les fondements de ce système soient revus. Les entreprises aux revenus colossaux doivent être soumises à l'impôt au même titre que les citoyens. De même que les transactions financières, qui représentent des sommes pharamineuses échappant à toute fiscalité. Il est aussi inexplicable qu'illégitime que la spéculation boursière échappe à toute taxation, alors que le travail effectué par chaque citoyen prenant part à l'économie réelle est si fortement mis à contribution.
Il suffirait que toutes ces rentes soient taxées pour alléger considérablement la fiscalité qui écrase les ménages et rend si difficiles les conditions de travail des auto-entrepreneurs. Cela permettrait - est-il besoin de le dire? - de financer les programmes écologiques et sociaux dont la France a besoin. Sans ces réformes-là, toutes les autres ne seront que des sparadraps sur des plaies sanglantes. Sans la contribution des plus riches, l'effort des plus pauvres ne fait que ralentir la chute de l'ensemble. Pire, l'érosion sociale fait le lit de l'extrémisme, de l'ignorance, de la radicalité et des pauvretés de demain.
Nous exigeons donc par pétition que le gouvernement s'engage à imposer aux grandes entreprises françaises, fréquemment citées par les médias pour leurs pratiques d'évasion fiscale, de se soumettre à la fiscalité française au même titre que les petites. Nous exigeons que les groupes pétroliers soient mis à contribution fiscale en vue de la transition écologique qui s'impose. Nous exigeons également que les transactions financières soient taxées. Enfin, nous exigeons que le gouvernement se fasse le porte-parole de ces mêmes mesures au niveau européen.
Sans de telles mesures, toutes les autres demeureront dérisoires, et nos démocraties connaîtront une lente mais inévitable agonie, se soldant par la précarité pour tous, la fin des acquis sociaux, et un système verrouillé par le pouvoir de l'argent, plus encore qu'il ne l'est aujourd'hui.