#MeTooGHB : pour une prise en charge digne, rapide et efficace des victimes !

#MeTooGHB : pour une prise en charge digne, rapide et efficace des victimes !

16 143 ont signé. Prochain objectif : 25 000 !
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L'importance de cette pétition

Depuis l’été 2020, comme Justine* et Anna*, de nombreuses personnes ayant été victimes d’agressions dans des lieux festifs, bars, discothèques, par soumission chimique, GHB/GBL, alertent les collectifs féministes et les associations d’aide aux victimes. Cet afflux de témoignages relayés par les nombreux comptes #BalanceTonBar révèle une augmentation des agressions par administration de substances nuisibles, parfois suivies d’agressions sexuelles ou de viols (voir notre tribune publiée dans LeMonde.fr). 

#DoublePeineGHB : “Ce n’est pas l’hôtel ici”, “Pourquoi vous avez attendu?”, “Vous n’avez pas de preuve." De toute façon, on ne retrouvera pas l’agresseur.”, “Vous aviez trop bu (la personne n’avait bu qu’un verre et demi).”, etc.

En plus du traumatisme lié à l’agression, les victimes dénoncent un grand nombre de dysfonctionnements qui ajoutent de la violence et mettent en péril leur santé et la procédure judiciaire, dont le manque d'accessibilité, et l’accueil parfois méprisant qui leur est réservé (TW : exemples ici), et qui s’est encore dégradé depuis le début de la crise sanitaire et sociale que nous traversons (TW : exemples des témoignages de Justine* et Anna*: les prénoms ont été changés.).

“Ce n’est pas l’hôtel ici”, “Pourquoi vous avez attendu?”, “Nous ne pouvons pas faire ce type d’analyses ici”

Orientées vers des services d’urgence, les victimes constatent que les hôpitaux sont dans l’incapacité de les prendre en charge et d’effectuer les tests nécessaires : prise de sang et analyse d’urines. Malheureusement, dans le cas de soumission chimique sous GHB/GBL, ces tests doivent être réalisés dans de très brefs délais (moins de 12h, sinon les traces des produits auront disparu, et seul un test capillaire très coûteux et très long permettrait alors d’en retrouver des traces).

“On ne vous a rien volé. Donc, vous n’avez pas été agressé·e”, “Vous vous croyez dans un film?”

Le  manque de formation et de connaissances du personnel hospitalier et des forces de l’ordre sur les risques encourus tant physiques que psychiques (: perte de mémoire « black out » ( : trou noir), confusion, euphorie, risques de ne plus se souvenir d’une agression sexuelle, risque d’IST/MST, de contamination au VIH, problèmes cardiaques, respiratoires, détresse psychique, dépression, etc.) lors de ce type d’agression met non seulement en péril la procédure, mais met également en danger la santé des victimes qui sombrent parfois dans un état dépressif : les effets et les agressions étant ignorés, minimisés voire niés par les agent·es censé·es leur venir en aide (ex : refus d’ordonner un test capillaire non justifiée). 

“Vous n’avez pas de preuve.”, “De toute façon, on ne retrouvera pas l’agresseur.”

Sous prétexte que les victimes n’auraient pas de preuves, elles sont découragées de porter plainte dans les commissariats, et essuient parfois même un refus de plainte pourtant interdit par la loi

“Vous aviez trop bu (la personne n’avait bu qu’un verre et demi).”

Et pour certaines qui ont réussi à déposer plainte, leur parole est parfois mise en doute par les OPJ (Officier de police judiciaire). Or, ce sont les enquêtes et les examens des UMJ (Unités médico judiciaires) qui doivent apporter les preuves nécessaires, et non les victimes. 

“Je n’ai pas été informée des procédures, ni pour la plainte, ni pour les examens (médicaux)”. 

L’absence ou le manque d’information des victimes sur leurs droits (ex : se porter partie civile, contacter un CIDFF, une association d’aide aux victimes, etc.), le manque d'accessibilité, ajoutent des difficultés supplémentaires à une démarche très longue, complexe et coûteuse. Au risque que les victimes, perdues, se découragent et retirent leur plainte.

“Les tests capillaires coûtent trop cher.”

Manquant de moyens, la justice finance au compte-gouttes des tests capillaires considérés comme coûteux, et pourtant nécessaires à de nombreuses victimes (ex : un commissariat d’une grande ville après une vague d’agressions comme celle du week-end d’Halloween (2021) peut recevoir plus de plaintes que d’ordonnances.) ;

La liste des constats pourrait encore s’étendre.

C’est pourquoi nous demandons des moyens supplémentaires dans les hôpitaux, la justice, les commissariats, et la mise en place de plusieurs mesures telles que celles détaillées ci-après. 

  1. Un message de prévention non stigmatisant doit être transmis aux hôpitaux, établissements de santé, aux médecins libéraux, pour alerter sur l’augmentation de ces agressions et la nécessité d’être particulièrement vigilant·es et à l’écoute de la parole des victimes. Ce message pourrait aussi apparaître dans les médias.
  2. Des formations à l’accueil et à la prise en charge spécifique des victimes sous soumission chimique doivent être mises en place au sein des commissariats et dans les services d’urgences des hôpitaux. 
  3. Des UMJ (Unités Médico-Judiciaires) uniquement pour les victimes : chaque département doit disposer d’UMJ directement et uniquement consacrées à l’accueil des victimes d’agressions sexistes et/ou sexuelles, et disposer des moyens financiers et humains nécessaires à leur accessibilité, leur bon fonctionnement et au respect de la dignité des patient·es. 
  4. Tous les hôpitaux doivent disposer des outils et formations nécessaires à la réalisation de tests de détection du GHB/GBL, et proposer systématiquement aux victimes ayant subi une altération de leur discernement et de leur mémoire, d’être informées des risques physiques et psychiques, et leur proposer un bilan médical et des traitements préventifs appropriés tels qu’en cas d’exposition au VIH, la pilule du lendemain, etc.
  5. Chaque plainte doit être instruite. La justice doit être en capacité de fournir les tests et les moyens nécessaires à toutes les victimes, sans distinction. 
  6. Des fonds doivent être débloqués pour aider les établissements festifs à mettre en place un dispositif de prévention à destination du public (prévention non stigmatisante, destinée à rappeler la loi et les numéros utiles, exemples ici), de formation et/ou sensibilisation de leur personnel, et selon les besoins de sécurisation de leurs lieux.

En signant cette pétition, je soutiens les demandes des associations et personnalités signataires de la tribune #BalanceTonBar : liste ici, et j’apporte mon soutien aux victimes qui attendent que justice se fasse et que toute personne ayant subi cet enfer soit accueillie dans des conditions dignes, rapides et efficaces.

Héro·ïnes 95 (@heroines95) aussi signataire de la pétition #BalanceTonBar 

#BalanceTonBarParis (@balance_ton_bar_paris)

Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV)

Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques (@StopVOGfr)

Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (@SNJMG)

Collectif de Militant-es, Professionnel-les, et Acteur-ices en Santé (CoMPAS)

Les Dévalideuses (@LesDevalideuses)

#BalanceTaScène (@balancetascene)

ANosCorpsRésistants (ANCRés)

The Sorority Foundation (@jointhesorority)

#MeTooFac (@metoofac)

Planning familial (@planningfamilialorg)

Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA - écoute femmes handicapées)

 

Ministères potentiellement concernés par la mise en place de ces mesures d’urgence : 

  • Ministère des Solidarités et de la Santé
  • Ministère de l’Intérieur
  • Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation
  • Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances
16 143 ont signé. Prochain objectif : 25 000 !