Manifeste pour l’allègement des cours au cégep

Manifeste pour l’allègement des cours au cégep

Started
May 5, 2021
Petition to
Ministère de l'Enseignement supérieur du Québec
Signatures: 29Next Goal: 50
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Why this petition matters

Started by Etienne Collin

Nous, cégépiennes et cégépiens, remarquons que depuis la pandémie, plusieurs conseils d’administration d’établissements d’enseignement supérieur ont choisi d’ajouter une deuxième semaine de lecture à leur horaire. Similairement, certains enseignants au collégial ont pris la décision de réduire la charge de travail imposée par leurs cours. Ces décisions, permettant aux étudiantes et étudiants de respirer un peu, ne semble pas pour autant avoir fait obstruction à l’atteinte des objectifs ministériels.

Ainsi, nous, étudiantes et étudiants, réclamons l’allègement du cursus de l’enseignement supérieur au Québec dans les Cégeps sur le long terme, et ce, malgré la fin anticipée de la pandémie.

Premièrement et comme mentionné précédemment, suite à la pandémie, plusieurs enseignants ont pris la décision de couper du contenu dans la matière enseignée et ont tout de même réussi à rencontrer les objectifs ministériels. Ce faisant, il est raisonnable de considérer qu’il sera possible de garder cette charge de travail réduite dans le futur.

Deuxièmement, au cours de leurs études collégiales, plus de la moitié de la population étudiante, soit 67 % des jeunes de 15 à 24 ans, occupe un travail à temps partiel. L’allègement des cours au cégep permettrait aux étudiants stressés financièrement, et donc ayant besoin d’occuper un emploi, de subvenir à leurs besoins économiques tout en réussissant leurs études (Québec.ça, 2021). Un tel allègement serait également bénéfique à l’économie puisque le Québec est en pénurie de main-d’œuvre.

Troisièmement, la majorité des étudiants considère que la charge de travail est excessive au cégep, et ce, sans grande corrélation avec leur objectif en termes de notes. Sur 377 étudiants du cégep sondés, 70,3 % d’entre eux considèrent que leur charge de travail les oblige à mettre leur vie sur pause, qu’ils ont « arrêté de vivre », et 26 % d’entre eux considèrent leur charge de travail « vraiment intense, mais tolérable » (voir Figure 1). De plus, aucune corrélation n’est observée entre l’objectif des élèves en termes de résultat scolaire et la perception qu’ils ont de la charge de travail qui leur est imposée. En effet, 63,1 % des collégiens ayant participé au sondage jugent la quantité de travail excessive alors que pourtant, les résultats visés lors de la révision pour un examen sont bien répartis (voir Figure 2 et Figure 4).

Quatrièmement, en raison de la charge de travail jugée trop élevée par une large proportion des répondants, 42,7 % des élèves songent à abandonner leurs études (voir Figure 3). Ces résultats sont impressionnants dans une société où l’éducation est valorisée.

Finalement, alors que les moyennes varient entre 69 % et 73 % au cégep, 60,5 % des étudiants sondés ont pour objectif d’obtenir des moyennes supérieures à 80 % dans leurs examens. Ce résultat démontre numériquement et de manière remarquable l’existence de l’anxiété de performance assaillant les élèves. Selon une étude datant de 2016 sondant 884 élèves, en moyenne 42,75 % des cégépiens font face à une détresse psychologique engendrant des symptômes dépressifs allant de « modérés » à « sévères » (Vezeau et al., 2019, p. 18). Ainsi, dans un système où les problèmes de santé mentale sont de véritables fléaux, réduire la charge de travail pourrait avoir un effet drastique sur la santé mentale des étudiants au cégep.

Conséquemment, nous exigeons au Ministère de l’Enseignement supérieur de réviser le programme d’étude collégiale pour que celui-ci favorise ultimement la diminution de la charge de travail prescrite aux cégépiens et cégépiennes.

Nous exigeons aux enseignants des cégeps de prendre conscience des effets négatifs qu’ont les quantités de travail excessives sur la vie de leurs étudiants. Parallèlement, nous les encourageons fortement à réduire cette même charge de travail dans leurs cours respectifs.

Nous n’exigeons pas plus d’encadrement et de ressources psychologiques pour parvenir à traiter l’évident problème qu’est la santé mentale chez les cégépiens et cégépiennes. Nous souhaitons plutôt nous attaquer à la source du problème, soit la charge de travail démesurée.

Cégépiens, cégépiennes, signez et agissez pour votre santé mentale.

Signataires: Maléka Émond et Etienne Collin

Notez bien que pour une lecture plus fluide, par étudiant, cégépien et enseignant, nous prenons en compte hommes comme femmes ainsi que tous ceux qui pourraient se considérer autrement.

Figures

https://drive.google.com/drive/folders/1BqnFcMu5jiP3W3nlsZUOvsocTxJQUvtr?usp=sharing

Références

Québec.ca. (2021, avril 13). Directives spécifiques pour les milieux de l’enseignement supérieur (COVID-19). Quebec. https://www.quebec.ca/education/cegep-et-universite/organisation-activites-enseignement-superieur

Vezeau, C., Rainville, M.-C., & Gingras, H. (2019). Facteurs associés à la détresse psychologique des étudiants : Mieux comprendre pour mieux intervenir.

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