Maintien du cursus Lettres Classiques à l'Université de Dijon

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Maintien du cursus Lettres Classiques à l'Université de Dijon

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Lancée le
Adressée à
Alain Bonnin et

L'importance de cette pétition

Lancée par Léonie OLLAGNIER

M. le Président de l’Université,

Nous, étudiants de l’UBFC et parents d’étudiants de l’UBFC, soutenus par tous les partisans de l’enseignement des « humanités », demandons le maintien de la Licence 1 de Lettres Classiques pour l’année 2016-2017, et pour les années suivantes, le maintien d’un enseignement permettant d’accéder au Capes et à l’agrégation de lettres classiques.

Nous tenons en effet à souligner l’étonnement que nous ressentons face à la menace de suppression d’une filière qui offre à ses étudiants une formation exemplaire, nous en voulons pour preuve les excellents résultats à l’agrégation, externe comme interne. Ces quatre dernières années, à l’agrégation interne, 51.5 % des inscrits ont été admissibles, 18% ont été reçus, et ce sont des étudiants de l’UB qui ont été majors du concours en 2014 et 2016. A l’agrégation externe, les résultats sont encore meilleurs, puisque ces quatre dernières années nous avons eu 100% d’admissibles et 75% d’admis, statistiques qui peuvent rivaliser avec celles des meilleures universités de France. La conséquence de cette préparation d’exception est que les étudiants qui choisissent cette voie sont presque certains d’avoir un emploi au sortir de leur cursus. C’est d’ailleurs ce dont nous nous rendons compte en nous intéressant au devenir des étudiants de Lettres Classiques inscrits en L1 entre 2005 et 2012 : sur 32 étudiants, la moitié sont en poste à ce jour dans la fonction publique (enseignement ou conservation du patrimoine), 12 sont encore étudiants, seuls 2 étudiants n’ont pu obtenir de licence, une seule s’est réorientée avant la L3, n’ayant ainsi pas complété son cursus de Lettres Classiques. Dans une société où l’avenir est si nébuleux pour les jeunes, où il est si difficile de trouver un emploi, nous nous inquiétons de la disparition d’une filière le garantissant de manière aussi certaine !

Par ailleurs le récent rapport de l'HCERES reconnaît l'excellence de la qualité de la recherche en langues anciennes à Dijon et recommande le recrutement d'un maître de conférence pour épauler cette recherche. Supprimer la filière, c'est encourager les enseignants de langues anciennes au départ et appauvrir aussi la recherche à l'uB.

Lorsqu’on consulte les Universités bien placées dans le classement de Shangaï, force est de constater que toutes ces Universités (Harvard, Stanford, MIT, Berkeley, Cambridge, Princeton…) ont des pôles « Humanities » très développés. C’est également le cas des Universités françaises présentes dans ce classement (ENS Paris, Universités de Strasbourg, d’Aix-Marseille…). Ce qui fait la qualité d’une Université, c’est la diversité des enseignements proposés. Le gouvernement français, dans ses ambassades à l’étranger, notamment en Belgique, le reconnaît d’ailleurs et le considère comme étant la grande force de l’enseignement supérieur français. La suppression de la L1 Lettres Classiques ne peut qu’aboutir à la suppression de cette diversité pour la ville de Dijon, pourtant fière de son statut de cité universitaire et des filières d’excellence qu’elle propose à ses étudiants, dont le département des Lettres Classiques fait évidemment partie.

Il est par ailleurs encore étonnant de prétexter du coût de cette filière pour la faire fermer alors qu’un rapport de l’IGF a prouvé en 2013 que le domaine de la culture représentait une part énorme du PIB de la France, pas moins de 3.2% et 2.5% des emplois actifs en 2010. Et quelles filières plus ancrées dans la culture, quelles filières plus à même de la faire vivre et prospérer que les filières de Lettres Classiques et d’Histoire, qui ont pourtant été respectivement amputées cette année de 20% et 10% de leurs heures d’enseignement ?

Pour toutes ces raisons, nous demandons le maintien de la L1 de Lettres classiques.

Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous nous réservons la possibilité non seulement d’en alerter la presse, mais aussi de saisir collectivement le tribunal administratif de Dijon. En effet, alors qu’on a présenté aux étudiants, lors des journées portes ouvertes, un parcours Lettres Classiques, qu’ils se sont inscrits à l’UB sur la base d’une Fiche Filière parcours Lettres classiques, qu’ils ont assisté à leur réunion de rentrée en Lettres Classiques et ont déjà, pour certains, déménagé à Dijon pour poursuivre ce cursus, voici qu’après une décision prise en toute hâte, quelques jours avant la rentrée, on leur propose à présent de suivre un cursus de Lettres Modernes avec une simple option Lettres Classiques, les amputant par là de nombreuses heures de Latin et de Grec, ainsi que d’une formation appropriée. Nous aurons donc, s’il le faut, recours au Tribunal Administratif de Dijon afin de déterminer la légalité d’un pareil procédé.

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