Maintenons nos aînés à domicile dans des conditions dignes pour les aides à domicile

Maintenons nos aînés à domicile dans des conditions dignes pour les aides à domicile

Lancée le
8 juillet 2022
Signatures : 9Prochain objectif : 10
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Renaud DESCAMPS

La population des pays occidentaux vieillit de plus en plus, et toutes les données démographiques décrivent ce phénomène comme durable et irrévocable. Les tentatives des gouvernements de politique nataliste sont dans la quasi-totalité des cas des échecs.

Les solutions proposées pour prendre en charge les personnes âgées, comme les personnes non-autonomes (handicap par exemple) sont inadaptées, grandement insuffisantes en terme de quantité de places ou de qualité de prise en charge,  ou tout simplement hors de prix.

Les dirigeants de notre société actuelle, ne semblent pas prendre des décisions à la mesure du phénomène. On se dirige tout droit vers une catastrophe humanitaire et sanitaire voire une profonde crise sociétale. 

Les citoyens n'ont pas les ressources matérielles nécessaires pour faire prendre en charge les personnes dépendantes, ni pour assurer eux-mêmes cette prise en charge tant d'un point de vue matériel (manque de temps, éloignement...) que qualitatif (manque de compétences). Seul le recours à des intervenants extérieurs semble être une solution efficace, humaine, et économiquement viable. 

Et que veulent nos aînés? Rester chez eux, auprès de leurs proches, entourées des choses familières, dans la dignité et le confort.

Leur seul recours... les intervenants à domicile. Les aides à domicile interviennent pour les aider au lever, au coucher, à la préparation et à la prise du repas, au ménage et surveillent la prise des médicaments... elles assument bien d'autres services qui ne figurent pas dans leur profil de poste mais participent au bien-être des personnes dont elles ont la charge. Leur dévouement, leur disponibilité, leur bienveillance sont souvent sans faille ni limite.

Elles sont en "première ligne" comme l'ont rappelé divers gouvernements quand il a s'agit de les soumettre à l'obligation vaccinale liée au coronavirus entre autres... elles ne sont plus en première ligne quand il s'agit de leurs conditions d'emploi et de rémunération. Elles font partie de ce qu'on appelle surnomme les "travailleurs pauvres".

Elles sont souvent en contrat à durée indéterminée, mais à temps partiel... sur un taux horaire relativement faible.

J'ai rencontré dernièrement le cas d'une femme de 44 ans, salariée de la même entreprise d'aide à la personne en Seine Saint Denis depuis maintenant 8 ans. Elle a un emploi du temps variable d'environ 25 heures par semaine, et touche un salaire variant de 1000 à 1200€ mensuels, primes incluses. Avec son conjoint, salarié à temps  ils ont un revenu annuel de 33000€...

Et pourtant, et pourtant... malgré leur ressources suffisantes et leur situation stable, ils n'ont pas accès au crédit immobilier, les banques et société de crédit lui demandant un CDI à temps plein...

 

Et pourtant, et pourtant... elle commence le travail chaque jour à 9h, 5 jours par semaine, et ne rentre pas chez elle avant 20h... et elle ne trouve pas le temps pour manger dans des conditions décentes, mangeant sur le pouce dans les transports en commun, entre deux "clients". Au mieux elle compte sur la bienveillance des personnes qu'elle accompagne pour pouvoir manger rapidement quand elle est chez eux.

Pas de calcul difficile... elle consacre 11 heures par jour dédiés à son travail et son déplacement, 5 jours sur 7... soit 55 heures par semaine! Et ses heures de transport obligatoires ne sont pas rémunérées! La plupart des métiers nécessitant des déplacements professionnels obligatoires incluent ceux-ci dans le calcul du temps de travail, et donc de la rémunération. Mais pas pour ces femmes dont le travail est essentiel!

 

Elles travaillent donc dans des conditions difficiles, jusqu'à l'épuisement physique et psychologique, taillables et corvéables à merci. Et tout le monde s'en moque, puisque ces métiers sont faciles d'accès et accessibles souvent sans diplôme. 

On se moque donc de perdre une salariée motivée, efficace et compétente qui est contrainte à quitter son emploi pour des raisons de santé physique ou psychologique, par épuisement. On la remplacera par une plus jeune, une moins chère, une débutante... tout ça au détriment finalement de la qualité de prise en charge du "client". Les personnes accompagnées perdent de nouveau une stabilité, un repère. Elles perdent souvent une relation affective et de confiance qui s'était nouée au fil du temps entre elles et LEUR aide à domicile, au mépris de leur santé. Il faut savoir que c'est bien souvent l'aide à domicile qui va lancer l'alerte sur la dégradation de l'état de santé de la personne qu'elles accompagnent auprès de l'infirmière ou du médecin. Elles vont constater par exemple si les difficultés pour le lever, pour les déplacements s'accroissent. Elles vont constater que la personne s'alimente moins ou ne mangent plus, s'il y a refus de prendre ou de respecter le traitement. Elles vont constater le repli sur soi, le manque de communication accrue, les prémices d'une dépression...

 

Elles vont le constater et le rapporter, aux personnels soignants qui interviennent au domicile, où le rapporter à leur employeur.

 

Elles ont donc une mission essentielle et fondamentale,  acquièrent des compétences fondamentales au-delà des critères du profil de poste... mais on s'en moque. Celles qui partent seront remplacées, même si ça prend du temps, de plus en plus. 

Elles sont essentielles mais remplaçables pour l'employeur, pas pour les personnes qu'elles accompagnent et qui s'y attachent durablement...  

 

Mobilisons-nous pour la revalorisation de ce métier essentiel, aujourd'hui et pour longtemps.

 

Mobilisons nous pour que ce métier soit valorisant et devienne attractif, qu'il accueille des personnes motivées et compétentes... qu'il ne soit plus un choix "par défaut" voire un emploi temporaire "en attendant de trouver mieux". Mobilisons nous pour que les évolutions de carrière soient possibles et claires. J'ai rencontré beaucoup d'aides à domicile qui ne connaissaient pas les débouchés possibles dans le secteur sanitaire et social, n'avaient jamais entendu parler de la validation des acquis par l'expérience...

Mobilisons nous pour exiger (entre autres):

  • la systématisation du CDI à temps plein, le temps partiel devant devenir un contrat dérogatoire et une exception clairement motivés, justifiés par l'employeur
  • l'intégration des heures de transport obligatoires dans le calcul du temps de travail effectif
  • la prise en charge intégrale par l'employeur des frais de transport
  • la prise en charge obligatoire des frais de repas, par l'intermédiaire d'une prime de panier ou la prise en charge de tickets restaurant là où ce n'est pas le cas
  • la création de supports clairs avec obligation de communication par l'employeur à l'embauche, sur les perspectives de carrière au sein de même métier, ou vers d'autres métiers du sanitaire et social lorsque ces évolutions sont possibles
  • la mise en place de plan de formation interne ou externe par l'entreprise 

Mobilisons nous tous simplement pour ceux qu'on aime et qu'on ne peut pas aider en leur offrant la meilleure prise en charge possible: du personnel à l'écoute, compétent, bienveillant et motivé par leur métier. 

Cette pétition sera soumise aux associations et aux élus, pour leur assurer plus de légitimité, pour leur permettre d'agir ou les inciter à le faire...

 

 

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