Un autre site pour l'implantation du méthaniseur de la SAS BioMéthane du Vandy

Un autre site pour l'implantation du méthaniseur de la SAS BioMéthane du Vandy
Pourquoi cette pétition est importante

Notre patrimoine historique et naturel, notre qualité de vie, notre santé, la sécurité de nos enfants bientôt laissés pour compte au profit de quelques agriculteurs, défendons-les pendant qu’il est encore temps!
Ne laissons pas la SAS BioMéthane du Vandy implanter son usine de méthanisation aux portes de notre village, d’autres sites plus appropriés existent !
Plus d’un an après le lancement resté confidentiel d’un projet de méthaniseur à Saint-Etienne Roilaye à l’initiative de la SAS Biométhane du Vandy créée par M. Eric Beguin, agriculteur et maire du village, deux de ses fils (Maxime et Stanislas), ainsi que M. Fabrice Carbonnaux, agriculteur à Croutoy, les habitants de notre commune prenaient connaissance, dans une lettre d’information qui leur était adressée fin août 2020, de la construction d’une usine de méthanisation à la taille démesurée entre les hameaux de Saint-Etienne et Roilaye, à quelques centaines de mètres seulement de leurs habitations.
Selon nos informations, cette usine aurait pour objet le traitement de matières végétales (déchets et CIVE) en provenance de 4 exploitations agricoles situées dans les communes de Rethondes, Croutoy, Saint-Etienne Roilaye, Vivières mais pas seulement... plus de 50% des intrants proviendraient de l’Union des sociétés coopératives agricoles TEREOS pour être transformés en « biogaz » puis réinjectés dans un réseau situé à environ 10 km du site de production.
L’impact d’un tel projet, certes d’ordre privé mais largement financé par les subventions publiques, est loin d’être anodin pour nombre d’entre nous :
- nuisances dues aux travaux de construction de l’usine et de raccordement au réseau de gaz,
- implantation de fosses de stockage de digestats liquides dans plusieurs communes engendrant des nuisances olfactives,
- circulation importante de poids lourds sur nos routes étroites fréquentées entre autres, par les cars scolaires,
- détérioration du réseau routier dont la réfection sera financée in fine par le contribuable,
- dévaluation de nos biens immobiliers,
mort du tourisme... - et pire encore : l’accidentologie liée à ce type d’usine fait pâlir : explosions, incendies, fuites de gaz, pollution des sols et nappes phréatiques ! Les faits divers sont nombreux et font régulièrement la une des journaux…
Ne laissons pas ces agriculteurs pollueurs jouer les apprentis chimistes sous nos fenêtres !
Si vous jugez nécessaire qu’un autre lieu soit choisi pour l’implantation de cette usine de méthanisation, nous vous invitons à signer la lettre ci-dessous, que nous adresserons à Madame la préfète de l’Oise, Madame la présidente de la communauté de communes des lisières de l’Oise, Monsieur le maire de Saint-Etienne Roilaye, Monsieur le député de l’Oise, Monsieur le président de la SAS.
Il est urgent de se mobiliser maintenant !
Association Entre bois, champs et villages
Claire Lesage - présidente
Amandine Rozier - secrétaire
Edwige Duchemin - trésorière
Lettre
Madame la Préfète, Madame la Présidente de la communauté de communes, Monsieur le Député, Monsieur le Maire, Monsieur Carbonnaux,
Nous avons l’honneur de porter à votre connaissance la demande de nombreux citoyens et habitants de l’Oise de modifier le projet d’implantation d’une usine de méthanisation prévue par ses promoteurs à Saint-Etienne Roilaye (60350), le site retenu étant situé au centre de nos deux hameaux, rue de l’Escadron de Gironde, à 400 mètres des habitations et à environ 10 km du point de raccordement au réseau de gaz.
La SAS Biométhane du Vandy, dont les associés sont Messieurs Eric, Maxime et Stanislas Beguin de Saint-Etienne Roilaye et Monsieur Fabrice Carbonnaux de Croutoy, a été immatriculée au registre du commerce de Compiègne le 17 juillet 2019 dans le but de construire un méthaniseur pour produire du gaz à partir de déchets non dangereux et CIVE.
Ce n’est qu’après les élections municipales de mars 2020 que les conseillers municipaux ont été avertis du projet (le 2 juillet 2020), les habitants du village en ayant eu connaissance quant à eux, plus d’un an après sa conception, par une lettre d’information du 17 août 2020 émanant de la SAS BioMéthane du Vandy.
Vous comprendrez que l’absence de communication pendant la récente période électorale autour de cette future usine exacerbe les tensions. C’est donc le besoin de transparence et de clarté qui a motivé la création de notre association « Entre bois, champs et villages », parue au Journal officiel le 29 août 2020. En effet, nous sommes convaincus que les habitants doivent être au cœur d’une démocratie de proximité et acteurs de leur citoyenneté.
Le développement de la méthanisation agricole occupant une place grandissante dans la politique énergétique française, sachez que nous ne manifestons pas d’opposition de principe à cette solution technologique, atout majeur qui participera au changement du modèle énergétique actuel basé sur les énergies fossiles. Toutefois, cette usine étant classée ICPE et prévoyant le traitement de 25 000 tonnes d’intrants à proximité immédiate de plusieurs villages, nous sommes particulièrement inquiets des conséquences préjudiciables que sa construction pourrait avoir sur notre qualité de vie.
Selon nos informations, ce méthaniseur fonctionnerait grâce à l’acheminement de matières végétales (déchets et CIVE) en provenance de quatre exploitations agricoles situées dans les communes de Rethondes, Croutoy, Saint-Etienne Roilaye, Vivières mais pas seulement... plus de 50% des intrants proviendraient de l’Union des sociétés coopératives agricoles TEREOS pour être transformés en méthane.
D’importants et coûteux travaux de raccordement au réseau GRDF seront à prévoir pour fournir du “biogaz” à une commune géographiquement éloignée du site de production. Ne serait-il pas plus judicieux à la fois pour des raisons économiques mais aussi afin de réduire les nuisances pour les riverains, de l’implanter proche de la RN31, à proximité du point de raccordement au réseau de gaz, à l’endroit même où de nombreuses zones industrielles dédiées au développement économique existent déjà?
De plus, la construction d’un méthaniseur de 30 000 à 40 000m2 (soit 4 à 5 terrains de football) à proximité de nos villages est loin d’être anodine. La méthanisation est souvent présentée comme une solution écologique pour produire de l’énergie mais elle aussi est productrice de gaz irritants, toxiques, dangereux et polluants, c’est pourquoi elle doit être raisonnée, maîtrisée, contrôlée et son lieu d’implantation rigoureusement pensé et étudié.
Il est important que vous considériez qu’un réacteur de méthanisation ne produit pas que du méthane, qui est un gaz hautement explosif en mélange avec l’oxygène, mais aussi d’autres gaz toxiques, voire mortels comme l’ammoniac ou le sulfure d’hydrogène. Ces gaz peuvent être disséminés dans l’air, l’eau et les sols pour différentes raisons : émanations, fuites, incendies, explosions, brûlage, épandages, stockages, accidents de la route, etc…, entraînant alors la formation de particules fines et de gaz secondaires eux aussi irritants et toxiques pour l’homme et les animaux.
Par exemple, le brûlage en torchère du sulfure d’hydrogène résiduel forme le dioxyde de soufre, cancérigène. Celui-ci forme avec l’humidité de l’air un brouillard acide hautement corrosif. Ainsi les fuites, explosions, résidus de torchères peuvent disséminer ce brouillard aux alentours. Autre exemple, les relargages atmosphériques d’ions d’ammonium et d’ions nitrate lors des épandages ont un effet direct sur la biodiversité. Les abeilles sont tuées par l’ammoniac gazeux et les vers de terre par l’hydroxyde d’ammonium.
Quant aux intrants, ceux-ci peuvent apporter des contaminants organiques, notamment des résidus d’antibiotiques ou des bactéries antibio-résistantes. Aucun contrôle sanitaire n’étant nécessaire avant l’épandage, la méthanisation contribuerait donc indirectement à l’antibiorésistance par le biais de l’épandage d’un digestat contaminé (Clostridium perfringens et entérocoques).
De multiples accidents survenus dans des unités similaires en France et en Europe démontrent qu’ils ne doivent pas être minimisés, implosions, explosions et incendies sont courants, en sus des fuites de méthane et de pollution des cours d’eau. Fin août 2020, environ 180 000 personnes étaient privées d’eau potable dans le Finistère après le débordement d’une cuve de digestat de la centrale biogaz de Kastellin, située à environ un kilomètre de l’Aulne. L’écoulement des quelques 400m3 de digestat dans l’Aulne a provoqué un pic d’ammoniaque rendant l’eau impropre à la consommation.
C’est pourquoi nous contestons le site retenu pour implanter cette unité, à proximité immédiate de zones classées « Natura 2000 », en bordure de la forêt de Compiègne, au-dessus de la source dite « les Ecolives », à 400 mètres des habitations et à 800 mètres de l’école de Roilaye, et proposons la relocalisation de cette usine tout près de la RN31.
Pour que notre énergie ne soit pas produite au détriment de la santé ou de la vie de ceux qui y travaillent, des riverains ou de notre environnement, nous jugeons primordial qu’en tant qu’élus, vous vous saisissiez de ce dossier et vous souciez des inquiétudes et de la sécurité de vos concitoyens.
Malgré nos diverses demandes, notre association n’a obtenu à ce jour de la SAS Biométhane du Vandy aucune étude de risque. Ses dirigeants se veulent néanmoins rassurants en évoquant le fait que leurs deux futurs salariés, pourtant novices dans le domaine de la méthanisation et sous qualifiés dans celui de la gestion des risques industriels, bénéficieront d’une formation de deux mois pour apprendre à faire fonctionner le méthaniseur. Au vu des deux années d’études minimum pour se former au métier de technicien de maintenance dans le gaz, ces quelques mois semblent évidemment insuffisants.
La formation du personnel travaillant dans les usines de méthanisation est pourtant cruciale, tout comme le contrôle régulier des installations. De fait, en l’absence de toute formation solide, les porteurs de projet ne sont pas en mesure d’appliquer correctement l’autocontrôle qui est habituellement usité. Certaines associations dénonçant les nuisances d’unités de méthanisation en fonctionnement tirent régulièrement la sonnette d'alarme quant au fait que certains agriculteurs sous-estiment, voire négligent le contrôle de leurs installations et les réparations ou rafraîchissements qui s’imposent. Or le Ministère de la Transition écologique et solidaire affirmait dans un rapport de 2019 que plus de 70% des accidents industriels étaient liés à une mauvaise gestion des risques en interne.
De surcroît, et ce nonobstant les communications officielles de la SAS Biométhane du Vandy, nous craignons pour le dynamisme et l’attractivité de notre territoire. Nous n’avons jusqu’à présent obtenu de la SAS aucune étude d’impact. Pourtant, la valeur des biens immobiliers proches d’usines de méthanisation semble chuter drastiquement au vu des témoignages des habitants des Hauts-de-France ayant déjà vécu cette expérience. La présence de fosses de digestat liquide et les va-et-vient de poids lourds chargés de matières organiques entre les exploitations, le méthaniseur et ces fosses de stockage posent le problème des nuisances olfactives qui participeront à la nette dégradation de la qualité de vie des habitants dans un large secteur.
D’autre part, la proximité avec Pierrefonds, classé quatrième plus beau village de France en 2020, engendre un engouement touristique pour ce territoire. Le tourisme favorise ainsi la création d’emplois, dans les gîtes, restaurants, campings et musées alentours, et de nombreux randonneurs font le déplacement aux beaux jours par le GR12 jusqu’au plateau dit « Les Eperchets », lieu retenu pour la future construction. Dès lors, nous jugeons que l’implantation d’une usine de méthanisation au coeur du patrimoine environnemental porterait un coup fatal au dynamisme économique de notre territoire.
En outre, le fonctionnement de cette usine exposerait quotidiennement la population de nombreux villages (Saint Etienne Roilaye, Genancourt, Chelles, Croutoy, Cuise-la-Motte, Pierrefonds, pour ne citer qu’eux) aux nuisances générées par un important trafic de poids lourds en transit qui emprunteraient routes départementales de réseau secondaire, voies communales et chemins ruraux pour rallier les différents sites de production, de traitement et de stockage, ce qui nuirait grandement à la tranquillité publique.
Une fois de plus, malgré nos demandes, nous n’avons pu obtenir de M.Stanislas Beguin, Directeur général de la SAS Biométhane du Vandy, le plan de route de ces camions. Nos difficultés à obtenir des informations précises vont à l’encontre des directives de l’ADEME qui prône une transparence absolue à tous les stades du projet.
Les poids lourds seraient amenés à emprunter des voies dont les gabarits ne sont pas adaptés à la dimension de véhicules de 44 tonnes, certaines étant même soumises à des restrictions de tonnage. Ils circuleraient sur des axes routiers étroits fréquentés par les cars scolaires et participeraient de façon significative à la dégradation des infrastructures routières déjà fortement sollicitées par la circulation de semi-remorques, tracteurs et matériels lourds nécessaires aux activités agricoles saisonnières, notamment durant les périodes de grands travaux (moissons, ensilages...), en sus des aléas climatiques… Imaginant difficilement les cars scolaires croiser ces camions sur nos routes étroites, un vif sentiment d’inquiétude s’est installé chez les parents des villages situés dans le périmètre de l’usine, et à leur demande, nous vous informons en avoir alerté le Conseil Régional des Hauts-de-France, organisateur et responsable des transports scolaires.
Nous avons également reçu de nombreux courriels de riverains se plaignant des nuisances sonores et vibrations dues à la circulation de plus en plus importante, au fil des années, des poids lourds et engins agricoles. Leur principal sujet de préoccupation étant les dommages qui peuvent être causés aux bâtiments anciens. Ces propriétaires de maisons sont particulièrement inquiets d’apprendre que le trafic de véhicules lourds pourrait encore s’intensifier par la présence d’une usine de méthanisation.
En outre, les voies de circulation étant endommagées (nids de poule, fissures et tampons de regard au niveau de la rue…), le contact des véhicules avec les irrégularités de la chaussée exerce des charges dynamiques, lesquelles donnent lieu à des ondes de contrainte qui se propagent dans le sol et finissent par atteindre les fondations des bâtiments adjacents en les faisant vibrer. Ces vibrations dues à la circulation sont surtout causées par les véhicules lourds, ce qui fait craindre aux propriétaires de ces maisons centenaires des dommages à long terme tels que des fissures dans les murs, les plafonds ou les fondations, une séparation de la maçonnerie, etc…
L’entretien des voies communales étant assuré par la commune, la municipalité engagera donc sa responsabilité pour l’ensemble des conséquences négatives (accidents, dommages aux riverains, …) causées par un défaut d’entretien des voies communales, de la signalisation et de la circulation et nous demandons donc à Monsieur Eric BEGUIN, s’il s’engage dans cette voie, d’en assumer pleinement la responsabilité et les conséquences vis-à-vis de ses administrés.
Compte-tenu de ce qui précède, si les Maires de nos villages ont le pouvoir d’interdire, sur les portions de routes où ils exercent leur pouvoir de police de la circulation routière, l’accès de certaines voiries aux véhicules dont la circulation sur ces voies entraînerait des problèmes de circulation mais s’ils n’en font rien, vous avez le pouvoir et nous vous saurions gré, Madame la Préfète, de prendre un arrêté qui impacterait plusieurs communes afin de garantir la sécurité des usagers de la route et des riverains, afin que la S.A.S. Biométhane du Vandy exporte son projet dans un lieu plus approprié.
Nous souhaiterions, Madame la Présidente de la CCLO et Monsieur le Député, que vous responsabilisiez les maires de la Communauté de Communes sur les dépenses publiques, notamment en ce qui concerne l’entretien de la voirie en incitant les maires des villages impactés par ce projet privé à demander aux responsables de dégradations anormales des voies communales et chemins ruraux le remboursement intégral des frais engagés par la commune sur le fondement de l’article L.141-9 du Code de la voirie routière, considérant que cette charge supplémentaire n’a pas à être payée par le contribuable.
Pour terminer, nous vous demandons, Monsieur Fabrice Carbonnaux, de reconsidérer votre projet notamment pour ce qui concerne l’emplacement du méthaniseur, qui pourrait mettre en danger la vie et la santé des riverains et mettrait à mal de façon certaine le dynamisme économique de notre territoire.
Espérant que vous saurez entendre la voix de vos administrés et que vous agirez au mieux de leurs intérêts, nous vous prions d’agréer, Madame la Préfète de l’Oise, Madame la Présidente de la Communauté de communes des lisières de l’Oise, Monsieur le Député, Monsieur le Maire, Monsieur Carbonnaux, nos très respectueuses salutations.