NON AU RENOUVELLEMENT DE LA CONCESSION DE LA FERME MARINE DE CAMPOMORO

NON AU RENOUVELLEMENT DE LA CONCESSION DE LA FERME MARINE DE CAMPOMORO

La Ferme Marine de Campomoro demande une fois de plus le renouvellement de sa concession qui expire le 31 mai 2020. Cette demande fait l’objet d’une enquête publique ouverte du 24 février au 9 mars 2020.
Nous, collectif de défense de l’environnement et du cadre de vie de Campomoro, sommes fermement opposés au renouvellement de cette concession et demandons que cette exploitation cesse définitivement au terme de l'autorisation actuelle.
Quelques chiffres…
Cette ferme aquacole exerce depuis 30 ans, sur plus d’un hectare au milieu de la baie de Campomoro, une activité d'élevage de loups et de daurades qui peut produire jusqu'à 200 tonnes de poissons.
Les installations sont situées à moins de 300 m d’une des plus belles plages de Corse, des commerces et des habitations, à moins de 800 m d’une réserve de pêche et à moins de 600 m des terrains du Conservatoire du littoral qui sont également inventoriés en sites classés, en zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) et en sites Natura 2000.
Un impact environnemental
Véritable catastrophe écologique et esthétique, cette activité porte atteinte à l’environnement et au cadre de vie dans toutes leurs composantes : destruction d'espèces et d’habitats protégés, pollution de l’eau et du fond marin, dérèglement des écosystèmes, dégradation des paysages, odeurs, bruits, etc.
En aucune manière ce site ne peut être propice à la pisciculture marine. La seule présence de l'herbier à Posidonie sous cette ferme devrait suffire à l'exclure. En effet, cet herbier, considéré comme l'écosystème le plus important de la Méditerranée, est non seulement une espèce protégée, mais constitue également un habitat protégé.
Près d’un hectare d'herbier a d'ores et déjà complètement disparu sous la ferme à cause de l’ombre portée par les cages et étouffé par les dépôts d’excréments et d’aliments non consommés. Les résultats des analyses réalisées à leur demande en 2019 comparés avec ceux de 2011, révèlent entre autres que "l'herbier situé en bordure d'aquaculture s'est fortement dégradé en 8 ans avec une densité divisée par 2,7". Et de conclure que "l'aquaculture a un impact local non stabilisé qui ne s'est pas atténué, voire même accentué."
Un impact socio-économique
Située sur le domaine public maritime, cette ferme se retrouve aujourd’hui enclavée au centre des zones de baignade, de mouillage et de plaisance et génère un véritable conflit d’usage en empêchant un développement rationnel et durable des activités liées à la plaisance et aux sports nautiques. A terre, les infrastructures existantes et destinées initialement aux pêcheurs sont incompatibles avec les besoins logistiques d’une telle activité.
De plus, les sièges sociaux des sociétés qui gèrent l’élevage et la commercialisation des espèces produites étant situées à l’extérieur de la commune (Propriano et Ajaccio), celle-ci ne bénéficie d’aucune retombée financière directe. De plus, la présence de cette ferme n’a engendré aucune création d’entreprise ni aucun emploi local.
Nous déplorons depuis trop longtemps l’emplacement aberrant d’une telle structure au sein d’un site exceptionnel dont nous ne subissons que les nuisances et qui ne fournit aucune contrepartie, ni en termes de compensation écologique, ni en termes de retombées économiques ou sociales pour le village et qui est donc à l’opposé d’un développement durable.