Électeurs et électrices de gauche, nous nous retrouvons à nouveau face au non-choix délétère qui nous a déjà été imposé il y a 5 ans. Alors même que les urgences sociales, démocratique et climatique nécessitaient la présence d'une force de gauche au second tour, le mode de scrutin aboutit de nouveau à un duel entre le représentant d'un système à bout de souffle et son assurance-vie nationaliste et raciste.
 
Au premier tour, trois blocs politiques se sont hissés au même niveau  : celui du président sortant et sa violence sociale, celui de la haine de l'autre et du racisme décomplexé qui n'a fait que progresser au cours du dernier quinquennat, et un bloc de gauche social-écologique qui su porter haut et fort les espérances d'une grande part de la population.
 
Se sont retrouvés dans les candidatures de gauche des mouvements sociaux réprimés tout au long du quinquennat : militant-e-s pour le climat, gilets jaunes, habitant-e-s des quartiers populaires, mouvements féministes, et population abandonnée de l'Outre-Mer. Étouffer leur voix 5 ans de plus serait tragique, et risquerait de déboucher sur une crise politique et démocratique majeure. 
 
Jamais nous ne voterons pour l'extrême droite, parce qu'elle porte un projet raciste, parce qu'elle est un danger mortel pour la démocratie et l'État de droit, et qu'elle représente une menace pour des millions d'entre nous. Parce qu'elle est et restera à jamais notre ennemie, pas une seule voix ne doit aller à Marine Le Pen. Toutes les victoires d'extrême-droite se sont toujours traduites par un déchainement de violences racistes, sexistes et LGBTI-phobes et par un recul des droits démocratiques et sociaux. Le mandat de Viktor Orban - allié de la candidate du Rassemblement National - le prouve tous les jours. 

Cependant, Emmanuel Macron ne peut en l'état actuel être considéré comme un vote barrage à l'extrême-droite. En effet, par la répression des mobilisations, par les reculs sociaux qu'il a entérinés et par la reprise systématique des thèmes et des politiques d'extrême-droite (loi Séparatisme, traitement des migrant-e-s, dissolution d'associations antiracistes et antifascistes) nous l'affirmons clairement : Macron a été un facilitateur du vote d'extrême-droite plutôt qu'un barrage.

Malgré le refus d'Emmanuel Macron de reconnaître le rôle du Front républicain dans son élection, nous disons : comme en 2017, seules nos voix pourront faire la différence lors du second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Or, le projet esquissé par Emmanuel Macron depuis le début de cette campagne ne répond pas aux trois urgences sociales, climatiques et démocratiques. Au contraire, il les renforce. 

S'il aspire à obtenir nos voix, Emmanuel Macron doit donc nous apporter des garanties : 

• Ne pouvant nous résigner à vivre dans un pays où 1/4 des plus pauvres meurent avant d'atteindre l'âge de la retraite, nous exigeons le retrait de tout projet de décalage de l'âge de départ à la retraite au-delà des 62 ans ou d'allongement de la durée de cotisation au-delà des 43 annuités. Ce projet brutal, en plus de traduire une violence sociale, ne saurait être justifié par des arguments économiques, comme le souligne le dernier rapport du Conseil d'Orientation des Retraites (COR) ;
• La solidarité n'étant pas conditionnelle, nous demandons le retrait de la proposition visant à conditionner le RSA à un nombre d'heures de bénévolat ;
   
• Parce qu'il est grand temps de stopper le recul de nos libertés fondamentales, nous réclamons le retrait du projet de « privation de droits civiques pour ceux qui s’en prennent aux dépositaires de l’autorité publique », mesure antidémocratique, qui peut entraîner de nombreux abus ;
• Pour apaiser les relations entre la police et la population, nous demandons qu'Emmanuel Macron s'engage à établir l'indépendance de l’IGPN, pour en faire une véritable vigie des violences policières ;

La nécessité d'une action climatique et écologique est chaque jour plus urgente. Le dernier rapport du GIEC nous oblige en rappelant que nous n'avons plus que 3 ans pour agir. Nous ne pouvons pas attendre les prochaines élections présidentielles, et l'avenir de la planète se jouera largement sous le quinquennat à venir, ce qui exige de :

• Présenter dès l'été un projet de loi climat à la hauteur de l'urgence climatique et reprenant notamment les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat comme s'y était engagé le président Macron en 2020 ;
• S'engager à sortir des néonicotinoïdes tueurs d'abeille, conformément à nos engagements européens. et du glyphosate, dans les plus brefs délais.

En toute hypothèse, notre choix ne sera jamais un choix d'adhésion ou un blanc-seing à une politique que nous jugeons profondément anti-sociale. Nous l'affirmons clairement, il n'y a pas de majorité dans ce pays pour détruire nos conquis sociaux. Appliquer tel quel le programme d'Emmanuel Macron, c'est courir le risque de se retrouver dans 5 ans face à une extrême-droite à un niveau encore plus élevé.

Ainsi, Emmanuel Macron a toutes les clés en main pour nous faire venir aux urnes le dimanche 24 avril pour faire barrage à l'extrême droite. 

Emmanuel Macron veut nos voix ? Qu'il vienne les chercher.

#VenezNousChercher