Restituons les objets africains mal acquis des collections publiques françaises !

Restituons les objets africains mal acquis des collections publiques françaises !

0 a signé. Prochain objectif : 25 !
Quand elle atteindra 25 signatures, cette pétition aura plus de chance d'être inscrite comme pétition recommandée !
Alter Natives a lancé cette pétition adressée à Députés de France et à

MANIFESTE POUR LA RESTITUTION DU PATRIMOINE AFRICAIN

Nous,  jeunes du groupe Zone de contact, adhérents à l’association d’Alter Natives, nous prenons la parole aujourd’hui sur le devenir des objets de musées issus du continent africain prélevés pendant la colonisation.

Nous habitons divers quartiers prioritaires de la politique de la ville sur les communes de Montreuil, Romainville, Bagnolet, Paris mais aussi de Clichy-sous-bois, Stains, Saint-Denis.. Notre relation avec les pays dont sont issus les objets de musées que nous étudions est variée. Pour beaucoup, nos parents ou nos grands-parents ont grandi sur d’autres continents que nous ne connaissons pas. D’autres parmi nous sont nouvellement arrivés sur le territoire français.

 Dans Alter Natives, notre association, le sujet de la restitution a émergé lors d’un séjour culturel à Londres en 2012. Dans les salles africaines du British Museum nous nous sommes interrogés sur la présence de ces œuvres, comment étaient-elles arrivées là, était-il juste de les garder ici?  Puis nous avons émis l’idée de travailler sur l’histoire de ces collectes dans les musées parisiens pour comprendre ce qu’il en était des collections françaises et de notre histoire.

Le programme « Zone de contact Objets d’ailleurs » est ainsi développé depuis 2013 autour de l’appropriation de l’histoire de l’acquisition des objets de musées venus d’ailleurs par de jeunes franciliens. Individuellement Il s’agit de découvrir un objet, de se l’approprier par divers biais (arts plastiques, danse,  recherche historique, écriture, video) et de créer notre propre récit dans un court-métrage. Nous constituons ainsi des biographies d’objets, construites avec nos interrogations et découvertes d’objets de musées parisiens, mais aussi des collections ethnographiques d’autres musées comme ceux de Cherbourg, du Havre, de Rochefort, de Dresde, de Vienne.  Pour nourrir notre approche nous invitons régulièrement des intervenants spécialistes au cours de soirée débat.

Au moment où le Bénin demandait à la France le retour des objets pris lors du sac d’Abomey  - à partir d’août 2016 - un petit groupe a travaillé sur un court-métrage interrogeant divers personnages autour de cette question.

Puis à l’occasion d’un séjour à Dresde nous nous sommes intéressés aux objets Edo du palais de Benin City, pillés par l’armée britannique en 1897 et disséminés très vite dans de nombreux musées européens. Nous en avons conçu une performance théâtrale permettant de raconter cette histoire et d’interroger le public sur le retour de ces objets au Nigéria.  Elle a été jouée à Dresde et à Vienne et sera présentée en 2019 à Oxford, Cologne et Paris.

Pour nous, il est question de vérité et de justice et de dette historique de la France envers ses anciennes colonies.

L’exigence de vérité impliquerait d’informer le  grand public  sur l’histoire de ces acquisitions, celle que des musées cachent et ne veulent pas raconter, celle de l’oubli aussi lorsqu’il n’y a plus de traces de la collecte.  Raconter les pillages ou les autres modes d’acquisition de ces objets, rappeler les résistances, les abandons, les oublis. Mettre en lumière la transformation des usages et des pratiques à la suite de la disparition de ces objets, l’effacement des cultes ou leur mutation.

La justice revient à demander : est-il acceptable que des objets volés soient dans nos musées ?  Est il admissible qu’on se soit livré à des massacres,  puis que l’on ait volé des objets que l’on montre aujourd’hui sans rien raconter ? N’est il pas injuste de les garder ?

Il est juste que toutes et tous puissent accéder aux archives, aux objets dans les réserves,  et puissent prendre la parole dans les musées  à leur sujet sans contrôle.

Comment la France qui se présente comme le berceau des droits de l’homme ose cacher cela et refuse de s’en expliquer ? 

Le rapport Savoy-Sarr inaugure un changement de paradigme. C’est une prise de conscience et une reconnaissance du fait colonial qui peut contribuer à refermer certaines plaies : entre autres pillages, massacres, viols physiques et culturels.

Nous avons accueilli l’annonce du retour des 26 objets du trésor d’Abomey  comme une lueur d’espoir. Car nous savons qu’il  existe des milliers d’autres objets  dans nos musées dont la restitution serait tout aussi légitime. Cette annonce ouvre de nouvelles possibilités pour la jeunesse française et celle des pays d’Afrique.  C’est une invitation à un travail collectif qui doit permettre d’apaiser des relations jusqu’ici caractérisées par le mépris.

 L’année 2019 doit être l’occasion d’élargir ce débat, d’impliquer davantage la société civile, la jeunesse et nos élus.  Aussi, nous appelons toutes celles et ceux qui souhaitent nous rejoindre dans ce combat à signer notre pétition pour la restitution des objets africains prélevés lors de la colonisation.

 --------------------------------------------------------------------------------

Manifeste écrit au cours des ateliers du programme Zone de Contact/objets d’ailleurs au sein de l’association Alter Natives en décembre 2018. (www.alter-natives.org)

 Premiers signataires : Siradji Niang, Athénée Elenga, Assa Diakité, Aissatou Correia, Clara Mendy, Youma Diarisso, Mbouré Traoré, Zoul Iscandar, Demba Kante, Marie Fane, Koudjedji Coulibaly, Ladji Diary, Ayoub Benfraj, Hassan Diarra, Younes Abdousaïd, Souleymane Cissé, Abasse Sy, Amine Erraji, Oumar Doukouré, Assa Bruce, Walid Sezan, Adja Coulibaly, Noranou Correia, Foussen Diarra, Koulé Doucouré, Jade Saint-Ange, Anastasia Zmejkoski, Soraya Gourdet, Yann Lobe, Hadj Ahmed Assaba, Pol Villuendas, Ma Samba Dia

 

0 a signé. Prochain objectif : 25 !
Quand elle atteindra 25 signatures, cette pétition aura plus de chance d'être inscrite comme pétition recommandée !