La souffrance des territoires frontaliers | Das vergessene Leid der Grenzregionen

La souffrance des territoires frontaliers | Das vergessene Leid der Grenzregionen

67 ont signé. Prochain objectif : 100 !
Lancée le

L'importance de cette pétition

Die deutsche Version finden Sie unten

 

La souffrance des territoires frontaliers face à la crise sanitaire

Depuis presque deux ans, la France, l’Allemagne, l’Europe et le monde font face à une pandémie aux conséquences désastreuses. Si la Covid-19 a mis à très rude épreuve le tissu économique et social de la quasi-totalité du continent européen, les régions transfrontalières comptent parmi les premières victimes des mesures restrictives aux frontières prises pour endiguer la propagation du virus, allant pourtant à l’encontre de l’esprit d’unité européenne. 

La fermeture unilatérale de la frontière entre la France et l’Allemagne entre mars et juin 2020, décidée par le gouvernement allemand sans concertation avec les autorités régionales et nationales françaises, a été vécue comme un véritable traumatisme, amplifié par la méfiance et l’hostilité qui s’est installée parmi les citoyens des deux côtés de la frontière. Une décision en totale contradiction avec l’esprit du traité de Schengen. La frontière redevient synonyme de barrière entre les citoyens, et perd de sa symbolique d’interface entre les territoires.

Les restrictions à la mobilité sont pourtant une véritable aberration dans des bassins de vie transfrontaliers, véritables laboratoires de l’intégration européenne. Chaque jour, plusieurs centaines de milliers de travailleurs frontaliers traversent une frontière. A Strasbourg, il est naturel de faire des achats à Kehl, tandis qu'Allemands et Suisses aiment explorer les ruelles du centre-ville de la capitale alsacienne. Cette imbrication des sociétés frontalière est encore très peu considérée au niveau national, alors  qu’un tiers des habitants de l’Union européenne vit dans des territoires frontaliers, soit près de 150 millions de personnes.

Face au retour insidieux et permanent de l’obstacle frontalier et le climat de défiance qui en résulte, la société civile n’est pas restée les bras croisés. Dès le mois de mai 2020, des associations pro-européennes, des manifestations de Bâle à Schengen. Pourtant, aucun projet structurant rassemblant les citoyens, les associations et collectivités territoriales ne semble possible pour pallier une situation de stagnation politique, économique et sociétale. Ainsi, à l’exception de quelques élus locaux, les personnalités politiques françaises, allemandes et européennes ont brillé par leur absence totale d’engagement. 

Ces deux années de pandémie, et les mois qui nous attendent, auront et ont déjà pour conséquence directe une érosion de la coopération transfrontalière alors qu'elle ne devrait en être qu'accrue. En témoigne le manque criant de nouveaux projets structurants au sein de nos régions. Alors que la France et l’Allemagne ont réaffirmé il y a trois ans jour pour jour leur désir d’intégration renforcée avec la signature du Traité d’Aix-la-Chapelle, les conséquences de la pandémie dans nos territoires sont révélatrices d’un vide dans la coopération transfrontalière franco-allemande, en particulier dans le domaine sanitaire. 

Pourtant, un sursaut est plus que nécessaire pour proposer des solutions concrètes. Le nouveau gouvernement allemand doit en prendre pleinement conscience, en particulier après la signature d’un contrat de coalition fortement teinté d’un esprit pro-européen. De la même manière, les candidats à l’élection présidentielle française, en particulier ceux qui se targuent de défendre la construction européenne, doivent s’emparer du sujet pour le faire vivre dans le débat public.

-----------------------------------------------------

Das vergessene Leid der Grenzregionen in der Corona-Krise

Seit fast zwei Jahren sehen sich Frankreich, Deutschland und ganz Europa mit den katastrophalen Folgen der Pandemie konfrontiert. Zwar hat Covid-19 das wirtschaftliche und soziale Gefüge nahezu des gesamten Kontinents auf eine harte Probe gestellt. Die größten Opfer mussten jedoch die Grenzregionen erbringen. Dabei laufen die restriktiven Maßnahmen, die zur Eindämmung der Ausbreitung des Virus ergriffen wurden, in besonderem Maße dem Geist der europäischen Einigung zuwider.

Die einseitige Schließung der Staatsgrenze zwischen Deutschland und Frankreich von März bis Juni 2020, welche von der Bundesregierung ohne Abstimmung mit regionalen oder nationalen französischen Behörden beschlossen wurde, führte vor Ort zu einer regelrechten Traumatisierung. Verstärkt wurde diese noch durch ein gegenseitiges Klima des Misstrauens - mithin der Feindschaft - welches sich in den Köpfen von Deutschen und Franzosen auf beiden Seiten der Grenze verbreitete. Eine Entscheidung, die in völligem Widerspruch zum Geist des Vertrags von Schengen steht. Die Grenze wird wieder zum Synonym für eine Barriere zwischen den Bürger:innen und verliert ihre Symbolik als Schnittstelle zwischen den Gebieten.

Die Beschränkung der grenzüberschreitenden Mobilität in Gebieten, die als Labore der europäischen Integration wirken, darf als politische Verirrung bezeichnet werden. Jeden Tag überqueren mehrere zehntausend Grenzgänger die Grenze in beide Richtungen. In Straßburg ist es selbstverständlich in Kehl einzukaufen, während die Deutschen und Schweizer gerne die verwinkelten Gassen des Stadtzentrums der elsässischen Hauptstadt erkunden. Diese Verflechtung der Gesellschaften im Grenzgebiet wird auf nationaler Ebene noch kaum beachtet, obwohl ein Drittel der Einwohner:innen der Europäischen Union in Grenzgebieten lebt, d. h. fast 150 Millionen Menschen.

Konfrontiert mit der schleichenden und permanenten Rückkehr des Grenzhindernisses und des daraus resultierenden Klimas des Misstrauens hat die Zivilgesellschaft nicht tatenlos zugesehen. Ab Mai 2020 organisierten pro-europäische Verbände von Basel bis Schengen Demonstrationen. Dennoch scheint kein strukturierendes Projekt möglich, das Bürger:innen, Verbände und Gebietskörperschaften zusammenbringt, um die Situation der politischen, wirtschaftlichen und gesellschaftlichen Stagnation zu lindern. Mit Ausnahme einiger lokaler Abgeordneter glänzten die politischen Persönlichkeiten in Frankreich, Deutschland und Europa durch völliges Fehlen von Engagement.

Diese zwei Jahre Pandemie und die Monate, die noch vor uns liegen, werden und haben bereits eine direkte Folge: die grenzüberschreitende Zusammenarbeit wird erodieren, obwohl sie eigentlich nur verstärkt werden sollte. Während Frankreich und Deutschland mit dem Aachener Vertrag vor fast drei Jahren Tag für Tag ihren Wunsch nach einer stärkeren Integration bekräftigt haben, offenbaren die Folgen der Pandemie in unseren Regionen ein Vakuum der deutsch-französischen Kooperation, insbesondere im Gesundheitsbereich.

Dennoch ist ein Aufwachen mehr als notwendig, um konkrete Lösungen anzubieten. Die neue deutsche Regierung muss sich dessen vollkommen bewusst sein, insbesondere nach der Unterzeichnung eines stark pro-europäisch gefärbten Koalitionsvertrags. Ebenso müssen die Kandidierenden der französischen Präsidentschaftswahlen - insbesondere jene, die sich rühmen das europäische Bauwerk zu verteidigen -  das Thema aufgreifen, um es in der öffentlichen Debatte aufleben zu lassen.

67 ont signé. Prochain objectif : 100 !