La formation des enseignants en danger : contre la mort programmée du CAPES

La formation des enseignants en danger : contre la mort programmée du CAPES
Pourquoi cette pétition est importante

La formation des enseignants en danger : contre la mort programmée du CAPES
Après avoir pris connaissance des rapports de la Cour des Comptes et du Conseil Supérieur des Programmes sur le recrutement et la formation initiale des enseignants et des enseignantes des premier et second degré (publiés respectivement en février et en mars 2023), nous demandons à Monsieur le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de renoncer aux scénarios proposés, notamment les cinquième (pas d’écrit au concours de recrutement, i.e admissibilité sur dossier), sixième (parcours spécifique dès la L1 avec licences disciplinaires « Professorat du 2nd degré ») et septième (recrutement local sur liste d’aptitude). Ils sont, tous trois, particulièrement dommageables à la formation des futurs professeurs et, donc, à la qualité des enseignements que ceux-ci seront appelés à dispenser ensuite. En effet, afin de résoudre le problème de la désaffection grandissante pour ce métier (nombre d’inscrits aux concours en diminution) et arguant de la baisse globale du niveau des recrutements, l’un des scénarios envisagés par le Conseil Supérieur des Programmes est la suppression du Capes, concours national garant d’équité. Une autre proposition consiste à simplifier les épreuves en les vidant plus gravement encore des contenus directement liés à la discipline.
Les raisons profondes de la désaffection que connaît la profession s’expliquent par l’absence d’augmentations de traitement significatives qui permettraient de contribuer efficacement à la revalorisation du métier et à sa reconnaissance. Elles tiennent aussi à des conditions d’exercice de plus en plus difficiles – enseignements répartis sur plusieurs établissements, effectifs en hausse, coupes des budgets pérennes et financements par projets, réformes à répétition et manque de moyens pour les appliquer – qui rebutent les meilleures vocations et peuvent provoquer des démissions dans les rangs des lauréats au concours lors de leur stage. Enfin, tous les témoignages concordent pour souligner l’extrême lourdeur de la formation dans son format actuel, les étudiants devant mener de front la préparation au concours, la construction de leurs premières séances d’enseignement et le mémoire de Master.
Si les scénarios mentionnés plus haut venaient à se mettre en place, non seulement ils ne contribueraient qu’à abaisser plus encore le niveau en réduisant, voire en supprimant, la préparation au Capes, dont le contenu disciplinaire n’a cessé d’être dilué dans des épreuves dites « professionnelles » alors qu’il est indispensable, mais de plus ils remettraient gravement en cause l’équité d’un recrutement national et porteraient un coup fatal au statut de fonctionnaire.
Pour toutes ces raisons et parce que nous pensons que la qualité de l’enseignement relève, aussi et surtout, d’un choix de société, nous demandons l’abandon pur et simple de ces scénarios, le renforcement de la part du disciplinaire dans les épreuves du concours du Capes, ainsi que la revalorisation du métier d’enseignant.
- Les Sociétés et Associations à l'initiative de ce texte sont :
l'ADEPBA Association pour le Développement des Études Portugaises, Brésiliennes, d'Afrique et d'Asie lusophones
l'APBG Association des Professeurs de Biologie et de Géologie
l'APLettres Association des Professeurs de Lettres
la SHF Société des Hispanistes Français
la SIES Société des Italianistes de l'Enseignement Supérieur
la SLNL Société des Langues Néo-Latines