Français, résidents et clandestins, 

Nous ne vous demandons pas de donner de l’argent ni des moments de bénévolat serait-ce quelques minutes, nous voudrions que vous cette pétition et la signiez par un simple clic deux gestes qui pourraient venir en aide à nos démunis, certes si vous consentez. Souffrez juste un petit peu la longueur du texte ce afin de solliciter votre empathie.

Le nombre de pauvres qui envahit nos rues ne cesse d’augmenter. Qui de nous ne croise pas à l'entrée de son immeuble, à l’entrée des magasins, dans les gares des trains, notamment dans le métro, ces pauvres malheureux, avec des implorations désespérées, demander un euro, à manger, un ticket de transport, des médicaments, etc. !?

Beaucoup d’entre nous restent de marbre, les uns avec un pincement au cœur, car on se rassure qu’on ne sait pas où va notre argent et/ou qu’il existe des organismes de charité pour prendre en charge les vrais nécessiteux. En effet, il existe un nombre effarant  de ces organismes, sans compter les actions de l’Etat ;  seulement ils ne suffisent pas. Nous ignorons la cause principale, ou que c’est la demande qui dépasse l’offre. Toutefois, comme nous étions déjà passé par ce circuit avilissant et décourageant, nous avions relevé une grande faille : le manque de circulation de l’information et en temps réel.

Jugez-en. Nous, nous avions la chance d’avoir vécu ce cauchemar à Paris où pullulent les organismes de charité et les aides de tous genres. De plus, après quelques mois de calvaire des transports, nous avions bénéficié de la CMU-C et en parallèle de la Solidarité Transport. Incapable de faire la manche notamment voler, nous passions notre journée, du matin au soir, d’un arrondissement à un autre, puis de la Seine Saint Denis à Paris, pour remplir juste la panse puis dormir entre quatre murs chauds.

Pour vous imprégner de la souffrance de ces malheureux, nous vous relatons l’itinéraire que nous qualifierons, à juste titre, du moindre de tous : selon les journées d’ouverture de ces organismes, nous prenions notre petit-déjeuner dans l’espace Didier près du métro Bobigny-Pantin-Raymond-Queneau ou dans l'église du métro Belle-Ville, dans le 11ème, nous déjeunions dans un resto du Cœur métro Place-des-fêtes dans le 19ème, qui exige un titre de séjour, le soir nous dînions près du métro Porte-de-la-Villette, ou dans l’Armée-du-Salut dans les environs, la nuit nous dormions dans le Bourget dans une roulotte d’une connaissance, sans électricité ni eau ni gaz ni chauffage, avec des températures au-dessous de zéro en cette fin d’année 2014 à tel point que nous étions malade, ou dans la BAPSA de Nanterre au chaud avec un dîner et un petit déjeuner mais invivable, un lieu auquel nous avions préféré le froid de la roulotte, un lieu à déconseiller pour les gens sensibles et fragiles...

Il nous a fallu des semaines de parcours du combattant pour repérer et tracer ce plan, car, souvent, l’information qu’on nous a remise à la mairie ou à un organisme social (sur papier ou dépliant), sur tel ou tel organisme, était fausse : elle n’était plus d’actualité, la prestation est devenue payante, l’organisme a changé d’adresse ou a fermé carrément, etc. Imaginez le calvaire d’un malheureux qui ne bénéficie pas de la Solidarité Transport, qui ne s’exprime pas bien, ne lit pas le français ou ne se débrouille pas (nous, nous avions eu tout), ou pire il habite dans certaines banlieues : perdre toute une demi-journée pour courir derrière un repas ou trouver l’organisme fermé… Sincèrement, nous avions de la compassion pour ceux qui volent pour manger. Ne nous étonnons pas si, à l’avenir, nos rues deviendraient infréquentables si l’Etat échoue dans sa politique de juguler la pauvreté et la mauvaise éducation.

En attendant cette action de l’Etat, que nous espérons proche et efficace, voici notre proposition à cette faille : l’information doit parvenir au démuni en temps réel et actualisée. Pour cela, nous demandons avec insistance, voire nous exigeons du Président de la République et de l’Etat qu’ils lancent un site Internet avec une application mobile, spécialement dédié pour les démunis, où seront recensés par département puis par commune, tous les organismes qui prétendent offrir une quelconque prestation, gratuite ou payante (et quel est le prix ?), avec leurs coordonnées, leurs horaires, la nature de la prestation, les conditions d’accès, le tout détaillé, avec obligation de s’actualiser, donc tout actualisé à chaque changement. Seulement ainsi nous pourrions diminuer la souffrance de nos démunis, ces pauvres malheureux ; nous disions diminuer, car rien ne remplace un travail dans la dignité, un salaire conséquent et un logement décent, dormir le soir comme un bébé...

Nous comptons sur votre mobilisation pour la signature et la circulation de la pétition autour de vous et dans les réseaux sociaux. Cette pétition est la vôtre à tous, faites-en sorte que cette année 2019 soit aussi pour le démuni et le nécessiteux. Nous avons confiance en la solidarité des Français et des habitants de la France le pays à la démocratie sociale et laïque, une démocratie unique et très belle.

Nous vous en remercions de tout cœur.

Signé Jean Cotier