Promote and strengthen bilingualism in Ontario/Encouragez et renforcez le bilinguisme!

Promote and strengthen bilingualism in Ontario/Encouragez et renforcez le bilinguisme!

An English version follows.
Requête publique
au Très Honorable
Justin P.J. Trudeau,
Premier ministre du Canada
La francophonie n'est apparemment pas à la mode au sein du nouveau gouvernement de l’Ontario : suppression du poste de commissaire aux langues officielles, annulation du projet d’université francophone. Nous avons un besoin urgent de votre intervention pour sauvegarder, voire encourager et renforcer le bilinguisme en Ontario.
Au nom de tous les Francophones du pays, je me permets de vous lancer le présent appel d’aide et de protection. À titre de Premier ministre du grand pays qu’est le Canada, vous plus que tout autre pouvez rétablir l’équité dans le traitement réservé au aux Francophones de la province de l’Ontario.
Il y a de flagrantes marques de manque de respect à l'égard de la population francophone. Ce n’est pas à l’honneur de l’Ontario, province qui fait partie intégrante d’un Canada bilingue, ni, par contrecoup, à l’honneur du Canada.
J'admire votre père feu Pierre Elliott Trudeau, qui a eu le courage de faire adopter le français comme langue officielle du Canada. J'imagine toute la résistance qu'il a dû affronter. Vous pouvez redresser la situation, préserver et prolonger son œuvre. Comment présenter au monde l'image d'un Canada juste et équitable quand certains dirigeants politiques font impunément tout pour entraver la vitalité d'un de ses deux peuples fondateurs?
Ce manque de respect à l’égard du français et des Francophones n’est d’ailleurs pas nouveau.
Quand j'ai décidé d’émigrer à Toronto en 1968, les représentants officiels du Canada clamaient haut et fort, en France, que le Canada était bilingue. Est-ce encore le statut officiel du Canada? Si oui, il existe des faits difficiles à comprendre, échelonnés dans le temps, notamment :
- Avis publics dont les messages sont exprimés en jusqu’à une douzaine de langues non officielles, mais pas en français. J’en ai honte pour les personnes et organisations responsables de ces marques flagrantes de manque de respect. J’ai téléphoné à plusieurs occasions aux organismes qui avaient diffusé ou affiché ces avis. On me répondait régulièrement que c'était un oubli. Oubli difficile à comprendre vu qu’il n’y a que deux langues officielles au Canada, le français et l’anglais, non pas 36 000! Petit détail : les avis renferment régulièrement plusieurs langues non officielles. Merveilleux pour ces langues, mais qu’advient-il du français? Puis-je signaler que les Francophones en Ontario facilitent constamment les choses aux anglophones? Par exemple, il y a des surtitres en anglais au Théâtre français de Toronto et des sous-titres en anglais au festival du film de Toronto Ciné-franco.
- La notion de « bilinguisme » semble partir à la dérive. Les mots « bilinguisme » et « bilingue » semblent d’ailleurs de moins en moins utilisés. Deviendront-t-ils des mots tabous? Les Francophones sont-ils devenus indésirables? Devra-t-on un jour avoir honte d’être francophone? Les Francophones ne seraient-ils pas victimes de discrimination, linguistique et autre, dans leur propre pays?
- Il y a une quarantaine d'années, le gouvernement conservateur Davis avait décidé de fermer le bureau de traduction de l'Ontario. Devant les protestations de milieux francophones vigilants, son gouvernement changea d'avis, prétextant qu'il s'agissait d'un malentendu.
- La communauté francophone a été atterrée quand l’on a supprimé, voilà à peu près trois ans, une cruciale subvention pour Ciné-franco, festival très prisé de Toronto. Ce festival rassemblait non seulement les Francophones, mais aussi les Anglophones et des membres d’autres cultures. Ciné-franco est parvenu à survivre et continue de présenter des films qui ont toujours des sous-titres en anglais, dans le respect absolu de l’anglais, l’autre langue officielle. Comme toujours, tout le monde est le bienvenu, indépendamment de sa culture.
- On ne peut plus se faire entendre en français au tribunal au sujet d’amendes et de contraventions. Là encore, je suis d’avis que les droits des francophones sont bafoués.
- Tentative de fermer l’Hôpital Montfort, francophone. Le mouvement SOS Montfort est parvenu à sauvegarder l’hôpital dans un milieu francophone par décision de la Cour d’appel de l’Ontario (2001)
- La liste n’est pas exhaustive, mais ces quelques exemples donnent déjà une belle idée de la situation.
Il est impératif de réagir, de passer à l’action. Je vous remercie très sincèrement de votre attention. Que soit rétablie l’équité à l’égard du français et des Francophones. Il y va de l’avenir, voire de la survie de la population francophone de l’Ontario.
Veuillez agréer, Très Honorable Premier ministre du Canada, l’expression de mon profond respect.
Daniel Pokorn
Toronto
A public appeal
to the Right Honourable
Justin P.J. Trudeau,
Prime minister of Canada
The Ontario French-speaking community is apparently not very popular with the new Government of Ontario: suppression of the position of commissioner of French services, cancellation of the French university project. We need you to intervene urgently to save or, better still, promote and strengthen bilingualism in Ontario.
On behalf of all the French-speaking people in Ontario, I feel compelled to call on you for help and protection. As the Prime minister of the great country that Canada is, you are well positioned to restore equity towards Francophones in the Province of Ontario.
There have been blatant cases of disrespect toward the Francophone people. It is neither to the credit of Ontario, a province that is an integral part of a bilingual Canada, nor consequently to the credit of Canada per se.
I admire your father late Pierre Elliott Trudeau, who had the courage to have French adopted as an official language of Canada. I can imagine all the resistance he must have faced. You can rectify the current situation, preserve and perpetuate his work. How can we possibly present to the world an image of a fair and equitable Canada when some leaders do with impunity everything they can to inhibit the vitality of one of its two founding peoples?
This lack of respect towards French and Francophones is not new.
When I decided to emigrate to Toronto in 1968, official representatives of Canada were proclaiming loud and clear, in France, that Canada was bilingual: French and English. Is it still the official language of Canada? If yes, there are facts hard to understand, staggered over time, including:
- Public notices with messages written in up to a dozen non-official languages, but excluding French. I feel ashamed for the persons or organizations responsible for these blatant marks of disrespect. I called on several occasions the organizations that had issued or displayed these notices. I was regularly told it was an oversight. Quite an oversight, especially since there are only two official languages in Canada, French and English, not 36 000 of them! A small detail: The notices regularly contain a number of non-official languages. Great for these languages, but what happened to French, the language of the other founding people? May I state that Francophones in Ontario constantly make things easier for English-speaking people. For instance, there are English surtitles in Le Théâtre français de Toronto and English subtitles in the Toronto French film festival Ciné-franco.
- The concept of “bilingualism” seems to be drifting away. The words “bilingual” or “bilingualism” seem less and less used. Are they to become taboo words? Have Francophones become unwelcome? Will we have one day be ashamed of being francophone? Wouldn’t it be that Francophones are subjected to discrimination, linguistic and otherwise, in their own country?
- Some forty years ago, the Davis Conservative Government had decided to close down the provincial translation bureau in Ontario. Facing protests from watchful Francophones, his government changed its mind, pretending it was a misunderstanding.
- The French community was appalled when a crucial subsidy for Ciné-franco, a highly popular French film festival in Toronto, was removed some three years ago. This festival brings together not only Francophones, but also Anglophones and members of other cultures. Ciné-Franco did manage to survive and keeps presenting movies that always have English subtitles, in the utmost respect of English, the other official language. As always, everybody is welcome, irrespective of their culture.
- We can no longer be heard in French in Court for fines and tickets. Here again, I feel that the rights of Francophones were trampled upon.
- Attempt to close down the French-speaking Hôpital Montfort. The movement SOS Montfort succeeded in keeping the hospital in a French environment by decision of the Ontario Appeal Court (2001).
- The list is far from exhaustive, but these few examples already give a good idea of the situation.
It is imperative to react and take action. I very sincerely thank you for your attention. Equity towards French and the Francophones has to be restored. The future, even the survival of the French population of Ontario, are at stake.
Please accept, Right Honourable Prime Minister of Canada, the expression of my deepest respect.
Daniel Pokorn
Toronto