Mettre à l'ordre du jour de la visite de JEAN CASTEX au Québec la situation des étudiants

Mettre à l'ordre du jour de la visite de JEAN CASTEX au Québec la situation des étudiants
Pourquoi cette pétition est importante

Instaurées en 1977, les Rencontres alternées des premiers ministres québécois et français fixent les orientations et les priorités de la relation franco-québécoise. Tenues en alternance au Québec et en France, elles donnent généralement lieu à la signature d’ententes bilatérales ou de déclarations communes fixant les orientations partagées par les deux gouvernements.
Cette année 2021, le Premier ministre français Jean CASTEX rencontrera le Premier ministre québécois François LEGAULT au Québec.
A l’occasion de cette rencontre, nous demandons que soit inscrit à l’ordre du jour des discussions et négociations la condition de vie et d’études des étudiants français au Québec.
En effet, ce sont près de 15 000 étudiants français qui étudient au Québec à l’heure actuelle et dont les problématiques ne cessent de croître sans pour autant que ces étudiants ne soient entendus.
Sur la question de l’éducation, la nouvelle entente de 2015 abrogeait l’entente égalitaire de 1978. Aujourd’hui, la grande majorité des 15 000 étudiants français au Québec paye le tarif canadien (2 à 3 plus élevé que le tarif québécois) alors qu’en France, les étudiants québécois bénéficient toujours du régime et du tarif français. Aussi, l’article 6 de l’entente stipule que « Les étudiants québécois qui envisagent de suivre un programme d’études en France sont éligibles à une bourse d’études du gouvernement français ». Pourquoi ne pas proposer, dès lors, d’appliquer la même disposition aux étudiants français venant étudier au Québec ?
Sur la question de l’emploi, même s'il est possible de trouver aisément un emploi Au Québec, les conditions imposées par le permis d'études désavantagent nombre d'entre nous. La limite de vingt heures de travail hors campus pour les étudiants étrangers réduit nettement les opportunités d’embauches et ainsi leurs possibilités de développement de carrière. Selon Statistique Canada, en 2011, 14% des étudiants québécois à temps plein de 20 à 24 ans ont travaillé plus de 25 heures par semaine. Ceci représente ainsi plus d’un étudiant à temps plein québécois sur 10 (environ 25 000 étudiants) qui travaillent plus de 25 heures. Si l’on suppose que la même proportion d’étudiants français travaillerait plus de 25 heures par semaine s’ils en avaient la possibilité, ceci représenterait plus de 2100 étudiants à Montréal seulement ! Ce sont donc plus de 2100 étudiants français qui seraient potentiellement intéressés de travailler plus de vingt-cinq heures par semaine mais qui voient leurs possibilités d’embauches drastiquement entravées par cette mesure gouvernementale. Pourquoi ne pas mettre fin du verrou de vingt heures de travail hors campus, quand on sait que c’est la pénurie de main d’œuvre qui appauvrit l’économie du Québec ?
Sur la question de l’immigration, lorsque la diplomation d'un étudiant français est effective au Québec, tout demeure encore à faire pour le candidat qui souhaiterait demeurer au Québec, et presque tout, pour celui qui voudrait revenir en France. L'équivalence aux diplômes québécois en est un bon exemple : beaucoup ne sont pas reconnus en France du 1er cycle au 3e cycle. L'étudiant expatrié motivé peut ainsi devoir refaire tout son cycle d'études en France. Par ailleurs, le Canada offre l'opportunité de travailler après les études par les permis post diplôme qu'il octroie aux étudiants internationaux. Ce permis de travail temporaire, limité à un maximum de 3 ans, est la fenêtre professionnelle pouvant ouvrir à une démarche d'immigration. Toutefois, la réalité de l'immigration est très complexe au Québec. En 2010, il fallait environ 3 mois pour obtenir la résidence permanente avec le programme PEQ dévolu aux membres de la communauté étudiante diplômés du Québec, à partir de 2015 l'attente a augmenté à 1 an, puis 2 ans et on atteint pour certains cas 3 ans aujourd'hui. Le pouvoir d'action de la France est nul en cette matière régalienne québécoise et canadienne d'octroi des permis et doit le demeurer selon l'adage diplomatique français au sujet du Québec : "ni ingérence ni indifférence". Pourquoi ne pas envisager, dès lors, la mise en place d’une action informationnelle éclairant les étudiants français en France sur leur choix d’études au Canada ?
Sur la question de la santé, les frais de consultation chez un médecin, un psychiatre ou encore un dentiste peuvent être très élevés. Ces frais sont absolument impossibles à payer pour un jeune étudiant devant vivre avec un budget limité. Plusieurs accords ont été conclus avec la Régie d’Assurance Maladie du Québec (RAMQ) qui permettent d’avoir une certaine partie de ces frais remboursée. Cependant, les frais dentaires, les frais d’un psychiatre, ne sont eux pas pris en compte… Une généralité sur le territoire français est alors devenue un privilège lorsque l’on se trouve sur le territoire extérieur. Pour autant, bien que sur un territoire étranger, nous représentons notre pays : son image, sa culture et ses valeurs. En tant que citoyen français nous devrions être accompagnés dans ce sens afin de garder un accès aux soins similaire à celui que nous avons en France. Parce qu’un étudiant étranger a, lui aussi, le droit de prendre soin de sa santé physique et mentale ! Il devrait être normal qu’un étudiant français puisse avoir accès aux soins de la même manière, partout où il se trouve dans le monde. Le Québec étant une destination prisée des étudiants après leur diplôme du baccalauréat, une aide financière devrait être mise en place afin de soutenir, comme il se doit, le futur de notre pays. Il n’est pas non plus nécessaire de rappeler les conséquences du Covid-19 sur la santé mentale des étudiants. Comment surmonter cette crise si nous ne pouvons pas bénéficier d’un accompagnement médical pourtant si précieux ?
Pour toutes ces questions sans réponses, nous réclamons ainsi, que dans le cadre de sa visite alternée cette année au Québec, le Premier ministre français demande à son homologue québécois et prenne les moyens pour améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants français au Québec. )
Pour en savoir plus sur ce que nous proposons rendez-vous sur notre site internet (https://www.etudiants-consulaires.com)
Les Étudiants Français mobilisés au Québec (EFQC)