TO: 

M. Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, Premier Ministre à Kinshasa

M. Constant Ndima Kongba, Gouverneur de la Province du Nord-Kivu à Goma

M. Albert Fabrice Puela, Ministre des Droits Humains à Kinshasa

M. Michael A. Hammer, U.S. Ambassador to the Democratic Republic of the Congo

ENGLISH:

When was the last time you felt fear? When was the last time you felt courage? Did you ever take a stand against something you knew was wrong and were punished for it? There is a group of people who did. They were defending their rights peacefully. They are not the only ones who are being punished. Their detainment affects their families and communities.

La LUCHA (Lutte Pour Le Changement) is a non-violent youth movement in the Democratic Republic of Congo that was founded in May 2012 by students who were frustrated with the current political and social situation in the country. They advocate for social justice, respect for human rights, and governmental accountability through the peaceful engagement of Congolese citizens. Previous projects have included registering young people to vote and organizing marches to demand clean drinking water.

In November 2021, 13 La LUCHA activists were arrested in Béni during a peaceful protest denouncing the government’s failure to protect citizens from attacks by armed groups. In May 2021, President Félix Tshisekedi declared a “state of siege” in North-Kivu and Ituri provinces under the guise of reducing attacks on civilians. The reality, though, has been a blatant abuse of power by the military and police, a blanket ban on all protests, and the transfer of civilian criminal jurisdiction to military courts.(1)  Meanwhile, the state of siege has failed to protect citizens, as at least 672 civilians have been killed by unidentified armed groups from May to September 2021.(2)

The 13 peaceful protesters were violently and arbitrarily arrested by the Armed Forces of the Democratic Republic of Congo (FARDC). They were held in poor prison conditions with inadequate medical attention for nearly three months without being charged. On February 2, 2022, they were accused of “inciting civil disobedience” and “violating the state of siege declared in the North-Kivu region” as the public prosecutor asked for a two-year sentence. On April 1, 2022, the 13 were sentenced by the military tribunal of Beni to one year in prison and fined 250,000 Congolese Francs ($125 USD). They were not allowed to have their lawyers present for the verdict and sentencing.(2) They are being held at the Central Prison of Béni.

Another La LUCHA activist was arrested on April 2, 2022, in the city of Goma for having given his point of view on the negative effects of the state of siege imposed by the government. He is being detained at the Central Prison of Goma.

The people of DRC have experienced persecution and injustice for too long. When it comes from their own people, it is even more demoralizing. There are no laws that state you must agree with what your government decides for you. But there are laws that state you have a right to a fair trial and to be treated with humanity.

According to the Universal Declarations of Human Rights, persons have the following rights: 

• Article 3: Everyone has the right to life, liberty and security of person. 

• Article 5: No one shall be subjected to torture or to cruel, inhuman or degrading treatment or punishment. 

• Article 9: No one shall be subjected to arbitrary arrest, detention or exile. 

• Article 10: Everyone is entitled in full equality to a fair and public hearing by an independent and impartial tribunal, in the determination of his rights and obligations and of any criminal charges against him. 

• Article 22: Everyone, as a member of society, has the right to social security and is entitled to realization, through national effort and international cooperation and in accordance with the organization and resources of each State, of the economic, social and cultural rights indispensable for his dignity and the free development of his personality.

The faculty and students of the University of Arizona’s Human Rights Practice program join other defenders of rights around the world, including Amnesty International, in calling on the government of the Democratic Republic of Congo to drop the charges against these peaceful activists and immediately release them from prison. Furthermore, we call on the government to guarantee that members of La LUCHA and all human rights defenders are allowed to exercise their right of protest without harassment, restrictions, and arbitrary detention.

 In Béni, the detainees are:

1. Daniel Dimanja Dany

2. Archimède Ependa

3. Kasereka Liko Esaï

4. Kasonia lwatumba Elyse

5. Kasereka Kabunga Joël

6. Paluku Kighoma Dieumerci

7. Erick Sankara

8. Pamela Shabani

9. Kabambi Jireh

10. Georges Mumbere

11. Muhindo Lufungula Jeapy

12. Paluku Vihamba

13. Muhindo Mupika Eddy

In Goma:

14. Mwamisiyo Ndungo King

These individuals had a right to seek fairness and justice. In their quest, they were denied fairness and not given a valid reason as to why it was unattainable for them. They are not guilty of any crimes. They are being persecuted for exercising their basic right of expression, but they will continue to speak when others try to silence them, and they will stand when others try to make them bow. If they are guilty, then so are we because we are exercising our voices, and we stand with them. Now it is our duty to help them seek freedom. 

FRANÇAIS:

LIBEREZ MAINTENANT LES ACTIVISTES DE LUCHA!

A quand remonte la dernière fois où vous avez ressenti de la peur ? Quand avez-vous ressenti du courage pour la dernière fois ? Avez-vous déjà pris position contre une chose que vous saviez être mauvaise et avez-vous été puni pour cela ? Il y a un groupe de personnes qui l'ont fait. Ils défendaient leurs droits de manière pacifique. Ils ne sont pas les seuls à être punis. Leur détention affecte leurs familles et leurs communautés.

LUCHA (Lutte Pour Le Changement) est un mouvement de jeunesse non violent en République démocratique du Congo qui a été fondé en mai 2012 par des étudiants indignés par la situation politique et sociale de leur pays. Ils militent pour la justice sociale, le respect des droits humains et la responsabilité gouvernementale à travers l'engagement pacifique des citoyens congolais. Parmi les actions qu'ils ont précédemment menées, citons l'enrôlement des jeunes (nouveaux majeurs) pour qu'ils aient la possibilité de voter et l'organisation de marches pour réclamer de l'eau potable.

En novembre 2021, 13 militants de LUCHA ont été arrêtés à Béni lors d'une manifestation pacifique dénonçant l'incapacité du gouvernement à protéger les citoyens des attaques des groupes armés. En mai 2021, le président Félix Tshisekedi a déclaré l'"état de siège" dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, pour soit disant "réduire les attaques contre les civils". La réalité, cependant, a été un abus de pouvoir flagrant de la part de l'armée et de la police, une interdiction générale de toute manifestation et le transfert de la juridiction pénale civile aux tribunaux militaires. (1) Pendant ce temps, l'état de siège n'a pas réussi à protéger les citoyens, puisqu'au moins 672 civils ont été tués par des groupes armés non identifiés entre mai et septembre 2021. (2)

Les 13 manifestants pacifiques ont été violemment et arbitrairement arrêtés par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ils ont été détenus dans de mauvaises conditions de détention avec des soins médicaux inadéquats pendant près de trois mois sans être inculpés. Le 2 février 2022, ils ont été accusés d'"incitation à la désobéissance civile" et de "violation de l'état de siège déclaré dans la région du Nord-Kivu", le procureur de la République ayant requis une peine de deux ans. Le 1er avril 2022, les 13 ont été condamnés par le tribunal militaire de Beni à un an de prison et à une amende de 250 000 francs congolais (125 USD). Ils n'ont pas été autorisés à se faire assister par leurs avocats lors du verdict et de la condamnation. (2) Ils sont détenus à la prison centrale de Béni jusqu’à ces jours.

Un autre militant de LUCHA a été arrêté le 2 avril 2022 dans la ville de Goma pour avoir donné son point de vue sur les effets négatifs de l'état de siège imposé par le gouvernement. Il est détenu à la prison centrale de Goma.

Le peuple de la RDC subit des persécutions et des injustices depuis trop longtemps. Quand cela vient de leur propre peuple, c'est encore plus démoralisant. Il n'y a pas de lois qui stipulent que vous devez être d'accord avec ce que votre gouvernement décide pour vous. Mais il existe des lois qui stipulent que vous avez droit à un procès équitable et à être traité avec humanité.

Selon la Déclaration universelle des droits de l'homme, les personnes ont les droits suivants : 

- Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. 

- Article 5 : Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. 

- Article 9 : Nul ne peut faire l'objet d'une arrestation, d'une détention ou d'un exil arbitraires. 

- Article 10 : Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. 

- Article 22 : Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque État.

Le corps enseignant et les étudiants du programme de pratique des droits de l'homme de l'université d'Arizona se joignent à d'autres défenseurs des droits dans le monde, dont Amnesty International, pour demander au gouvernement de la République démocratique du Congo d'abandonner les charges retenues contre ces militants pacifiques et de les libérer immédiatement de prison. En outre, nous demandons au gouvernement de garantir que les militants de LUCHA et tous les défenseurs des droits humains soient autorisés à exercer leur droit de manifester sans être harcelés, soumis à des restrictions et détenus arbitrairement.

A Béni, les détenus sont :

1. Daniel Dimanja Dany

2. Archimède Ependa

3. Kasereka Liko Esaï

4. Kasonia Lwatumba Elyse

5. Kasereka Kabunga Joël

6. Paluku Kighoma Dieumerci

7. Erick Sankara

8. Pamela Shabani

9. Kabambi Jireh

10. Georges Mumbere

11. Muhindo Lufungula Jeapy

12. Paluku Vihamba

13. Muhindo Mupika Eddy

A Goma :

14. Mwamisiyo Ndungo King

Ces personnes avaient le droit de rechercher l'équité et la justice. Dans leur quête, l'équité leur a été refusée et aucune raison valable ne leur a été donnée pour expliquer pourquoi elle leur était inaccessible. Ils ne sont coupables d'aucun crime. Ils sont persécutés pour avoir exercé leur droit fondamental d'expression, mais ils continueront à parler quand d'autres essaieront de les faire taire, et ils resteront debout quand d'autres essaieront de les faire plier. S'ils sont coupables, nous le sommes aussi, car nous exerçons notre droit d'expression et nous sommes à leurs côtés. Il est maintenant de notre devoir de les aider à retrouver la liberté. 

 

References / Références

1  DRC: Conviction of 13 youth activists is a shameful act to suppress dissent. (2022, 04 3). Retrieved from ReliefWeb: https://reliefweb.int/report/democratic-republic-congo/drc-conviction-13-youth-activists-shameful-act-suppress-dissent

2  13 Human Rights Defenders and Members of LUCHA Facing Two Years in Prison. (2022, 4 5). Retrieved from Front Line Defenders: https://www.frontlinedefenders.org/en/case/13-human-rights-defenders-and-members-lucha-facing-two-years-prison#:~:text=13%20human%20rights%20defenders%20and%20members%20of%20LUCHA%20facing%20two%20years%20in%20prison,-About%20LUCHA&text=On%201%20April%202