A Châteaugiron, Petite Cité de Caractère d'Ille-et-Vilaine, une simple consultation est ouverte en plein été, par une SAS agricole, pour demander la construction d'un méthaniseur pouvant traiter jusqu'à 100 tonnes/jour d'effluents animaux.

►100t/jour c'est justement la limite haute pour se dispenser d'une enquête publique et de sa publicité contrairement à la discrétion d'une simple consultation entre le 25 juillet et le 25 août 2022 alors que les citoyens sont en vacances et que les mairies fonctionnent à des horaires restreints. 

►100 t/j c'est un traitement annuel de 36 750 tonnes de lisiers et fumiers de bovins, encourageant un élevage toujours plus intensif.

Un projet à fort impact sur l’eau

Outre la production agricole nécessaire à l'élevage des animaux, le méthaniseur doit, pour fonctionner correctement, "consommer" environ 9 000 t/an de cultures énergétiques (essentiellement du maïs) et... de l'eau. 

En Ille-et-Vilaine moins de 3% de l'eau est de bonne qualité nos rivières sont polluées. Elle devient rare et chère et les pollueurs ne sont toujours pas les payeurs. La politique agricole en Bretagne a valu plusieurs condamnations de la France au niveau de la Communauté européenne. Ici la guerre de l'eau a déjà commencé. Car 50% de l'eau potable est consommée par l'agriculture.

Le pays tout entier subit une sécheresse, le département a été placé au niveau d'alerte maximal "crise" mais le projet ne prévoit rien pour limiter sa consommation d'eau dans un contexte de sécheresse et de réchauffement climatique. La culture d'hectares de maïs pour produire du Gaz n'a rien de durable car il doit être traité et, surtout, arrosé.

Un fort impact au quotidien et un déni de démocratie

Les conseils municipaux des communes affectées par les épandages et les risques liés à ce méthaniseur n'ayant pas eu connaissance de cette demande se réuniront après la fin de la consultation.  Pour autant leurs avis ne sont pas nécessaires dans cette procédure. Combien d'élus locaux sont formés à l'environnement? et plus spécialement aux méthaniseurs? en dehors bien entendu des discours des lobbyistes : fabricants, fournisseurs d'énergie, banques et même ADEME et Etat. Si, aujourd'hui, certains osent dénoncer ces pratiques, ils se trouvent marginalisés.

42 000 habitants sont concernés par ce plan d'épandage sur un minimum de 11 communes (Insee 2019). Des logements sortent de terre à 600 mètres de l'implantation prévue : 170 logements soit environ 400 habitants au minimum qui ne savent rien de ce projet. Où est l'information sur les risques de cette usine pour ces familles en cours d'acquisition?  Quelle sera la perte financière pour tous les habitants de cette zone ? car il y aura une moins value immobilière entre 20 et 40%?

Le principe de précaution n'est pas appliqué : l’épandage et le traitement des cultures nécessaires pour faire fonctionner ce méthaniseur ont pour conséquences des pollutions de l’eau, de l’air et des sols dans un bassin versant où toutes les eaux de puits sont impropres à la consommation car polluées mais également l’air (source Air Breiz).

La circulation routière induite n'est pas prise en compte : elle est source de grandes inquiétude pour les familles dont les enfants prennent les cars scolaires et dont les arrêts sont parfois éloignés de leur domicile. En effet, les voies communales étroites ou départementales n’ont pas de trottoirs et ne sont pas prévues pour faire cohabiter piétons et un trafic dense de poids lourds et d’engins agricoles.

Non seulement notre avis ne compte pas, non seulement l'avenir des générations futures est gravement hypothéqué mais nous sommes les payeurs d'une pollution que nous refusons et que nous subissons.

Ensemble, faisons-nous entendre pour refuser ce projet de méthaniseur à Chateaugiron !

Pour plus de détails sur le projet, le dossier est consultable ici : https://www.ille-et-vilaine.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-Risques-naturels-et-technologiques/Installations-classees/Installations-classees-par-Commune/SAS-TAYEENERGIES