Souffrance à l’Unité de Psychotrauma NOE

Souffrance à l’Unité de Psychotrauma NOE
L’unité de psychotrauma et centre de ressources NOE de l’EPSMR, est spécialisée dans la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychotraumatiques complexes. Cette unité existe depuis 17ans et assure deux missions principales :
- La prise en soin sous différentes formes
- Une mission de centre de ressources : Information, formation (réseau partenarial, etc. ...)
Nous sommes une unité pluridisciplinaire, accueillant des patients de tout âge dans les secteurs Nord-Ouest et Est de La Réunion.
Nos deux zones de consultation prédominantes sont le nord et l’ouest avec une consultation réduite dans l’est (par absence de locaux et de professionnels).
La politique de l’hôpital a depuis toujours préconisé pour cette unité d’être située au sein d’un CMP « ressource ». L’HAS recommande un accès facile des locaux pour ce type de population. Dans l’Ouest, nous sommes actuellement situés sur le site de l’EPSMR à Cambaie. Un déménagement pour répondre aux deux points ci-dessus est prévu depuis plusieurs années, sans succès, jusqu’en septembre 2021. A cette date, il nous est annoncé sans consultation préalable que nous devons déménager sur le Port. Notre secteur Ouest couvre une population qui s’étend de Saint Leu jusqu’à la ville du Port. Les locaux imposés ne sont pas situés près d’un CMP ressource, dans une zone peu desservie par les bus pouvant être considérée comme peu sécure pour des patients ayant vécu diverses agressions. Le nombre de bureaux est insuffisant pour les besoins territoriaux.
Dans le Nord de l’île, aucun déménagement n’était prévu. Nous étions situés au sein du CMP Labourdonnais, CMP Ressource, dans une zone bien desservie par les transports en commun. Nous avions de nombreux locaux (certes « vétustes » mais opérationnels). Nous avons subitement appris en octobre que nous devions quitter les locaux du CMP Labourdonnais sans explications ni argumentation pour des locaux inadaptés.
Parallèlement, l’unité de psychotrauma reçoit un nombre croissant de demandes de prises en soins pour un nombre de professionnels jusqu’alors grandement insuffisant. Nous demandons depuis des années une augmentation du nombre de professionnels en lien avec les besoins de la population.
Le récent projet de service validé par la direction de l’hôpital, acte enfin la réalité de ces besoins en déployant 5 postes et demi de professionnels, que nous attendons avec impatience.
Afin de préparer au mieux l’accueil des nouveaux professionnels dans les différentes structures, nous avons élaboré un tableau. Nous avons alors constaté avec stupéfaction que l’ensemble des locaux attribués par la direction dans l’ouest, le Nord et dans l’Est, ne permettraient pas à tous les professionnels d’accueillir les patients. La direction a estimé, malgré ce manque de bureaux, nécessaire de mutualiser un bureau avec une autre équipe. Ce qui nous prive d’une salle de Réunion, d’atelier et de pause. Il nous est demandé de « travailler en mode dégradé » et voir nos partenaires du Nord dans l’Ouest.
En d’autre terme, tous les jours, un, voire deux professionnel sera à la rue, avec des patients que nous ne pourrons recevoir avec la dignité qui leur est due. Cela, sans compter le bureau que nous devons mutualiser (alors que des structures ont 6 à 7 bureaux vides).
Nous avons alerté notre hiérarchie sur cette situation inquiétante, sans réponse, ou des réponses inappropriées, tel que nous proposer de faire du « camping ». Nous précisons que les locaux que nous avons quittés au CMP Labourdonnais restent vides et inoccupés. Nous avons subi un déménagement brutal et insensé :
- Locaux non préparés pour être fonctionnels pour les soins
- Impossibilité d’être joint ou de joindre quiconque
- Pas de temps prévu pour l’installation des bureaux
- Accueil impossible des patients
L’ensemble des faits énoncés et l’absence totale de dialogue avec notre hiérarchie mettent l’équipe en grande difficulté. Cette souffrance génère un accroissement majeur des risques psycho-sociaux pour chacun des professionnels. Nous dénonçons cette situation qui met en péril la qualité de notre travail et des soins dispensés aux patients. Nous vous invitons à partager massivement cette information qui met en exergue la dégradation des conditions de soins de la santé mentale dans le service public.
L’hôpital et le service public nous concernent tous, et nous souhaitons ardemment offrir de la qualité à nos patients dans des conditions d’exercice sereines.