Encourager les librairies à créer un rayon dédié aux auteurs indépendants

Encourager les librairies à créer un rayon dédié aux auteurs indépendants
Pourquoi cette pétition est importante
Bonjour,
Tous ceux qui aiment lire ou écrire sont concernés par cette pétition.
Si vous aussi vous souhaitez encourager les libraires et les magasins qui possèdent un rayon littérature, à créer un rayon dédié aux auteurs indépendants, alors cette pétition est faite pour vous.
Tout d’abord, que signifie « auteur indépendant » ? J’entends par là, tout auteur agissant seul (ou presque) pour faire connaître ses œuvres, et qui reste maître de ses créations artistiques. Il s’agit donc des auteurs autoédités et des auteurs édités dans des maisons d’édition à petits moyens qui se reposent principalement sur leurs auteurs pour vendre les livres.
Exemple : un auteur devant contacter lui-même les librairies pour que ses livres soient mis en rayon est un auteur indépendant, puisqu’il agit de son propre chef pour faire connaître ses œuvres.
Concernant cette pétition, voici un constat que j’aimerais souligner à votre attention :
Aujourd’hui, lorsque vous vous rendez dans une librairie, les livres d’auteurs indépendants représentent bien souvent moins de 1 % des livres présentés. Si l’on ne considère que les livres autoédités, il est fréquent de n’en trouver qu’une dizaine… grand maximum (bien souvent moins). Une dizaine de livres sur toute une librairie, autant dire que ce n’est rien.
Pourtant, chaque région de France regorge d’auteurs indépendants. Nous sommes des milliers en France. Alors… pourquoi est-ce si compliqué pour les lecteurs de trouver nos œuvres ?
La réponse est complexe. Et bien souvent, ni les lecteurs ni les auteurs n’en ont conscience. Les libraires travaillent avec des distributeurs qui travaillent eux-mêmes avec des maisons d’édition et des diffuseurs. Il y a tout un réseau à leur disposition. Ainsi, lorsqu’un auteur édité publie un livre, le libraire peut le commander depuis son ordinateur, grâce aux bibliothèques mises en ligne par les distributeurs. En quelques clics, il pourra commander et recevoir ses livres rapidement, et si au bout de quelques mois il ne les a toujours pas vendus, libre à lui de les retourner contre remboursement. Par ailleurs, une marge confortable sera réservée au libraire sur le prix de chaque livre.
Pour un libraire, ce système c’est la sécurité et la simplicité.
Alors lorsqu’un auteur indépendant le sollicite… c’est souvent plus compliqué. En effet, certains n’ont pas déclaré de SIRET, alors quid de la légalité et du remboursement de la TVA ? Certains auteurs ne sont pas distribués dans ces réseaux… alors il faut passer par un contrat de dépôt-vente et négocier une marge avec chaque auteur… c’est de la paperasse et de la comptabilité supplémentaire à prendre en compte. Pour ceux qui sont distribués, la prise en charge des retours d’invendus n’est pas toujours gérée…
Bref, ça peut vite être compliqué.
Mais les mots clés de cette phrase sont : « ça peut ». Car ce n’est pas toujours le cas.
Personnellement, pour mes deux romans « Alyson » et « Crystal—Tome 1 : L’effet miroir », je suis passé par une plateforme d’autoédition qui s’appelle BoD (Books on Demand) qui me permet de distribuer mes romans comme n’importe quel auteur édité, et de bénéficier de la prise en charge des retours d’invendus (jusqu’à 10 livres par commande). Par ailleurs, contrairement à une solution comme celle d’Amazon, ma démarche permet aux libraires et aux distributeurs de toucher une marge sur mes œuvres. C’est donc respectueux du cycle complet du marché du livre, tel que nous le connaissons aujourd’hui. C’est même une solution respectueuse de la nature, puisque je bénéficie de l’impression à la demande, il n’y a donc pas (ou peu) de perte qui part au pilon.
Alors, malgré ces solutions, pourquoi est-il si difficile de trouver nos livres en librairies ?
Je dirais que cela vient ensuite de préjugés sur la nature même de l’autoédition. Car, en effet, lorsqu’Amazon a plus ou moins lancé le concept de l’impression à la demande, il y a près de 15 ans, avec sa puissance commerciale que nous connaissons… cette méthode a écarté les éditeurs, les distributeurs, les diffuseurs et les libraires de la course… et cela a eu des conséquences économiques graves sur ces métiers. Il a donc vite été décrété dans la polémique que Amazon tuait les librairies, et cela s’est malheureusement vite transformé en « l’autoédition tue les librairies », ce qui est une phrase détournée absolument fausse. Il ne faut pas oublier que lorsqu’un libraire décide de vendre nos livres, il prend une commission au passage, nous sommes donc loin de les faire disparaître… au contraire, nous contribuons à leur chiffre d’affaires.
Par ailleurs, une phrase explique bien ce qu’est l’autoédition : « N’importe qui peut publier n’importe quoi ». On y voit donc ici toute la puissance de l’autoédition, car à présent tout le monde peut être publié… mais cela implique – nous ne pouvons le nier – qu’il y a beaucoup de « n’importe quoi ». Et par conséquent, les éditeurs (grâce à leurs comités de lecture) se présentent comme le filtre de ces œuvres qui ne méritent pas d’être publiées et distribuées en librairies. Ce qui a donné matière à créer de nouveaux préjugés qui laissent penser que l’indépendance est la voie de garage des auteurs qui n’ont pas assez de talents pour trouver un éditeur. Ou encore (celle-là, un libraire me l’a dit) : « si un livre est bon, il sera forcément édité ». Tout cela n’est qu’un préjugé, très loin d’être une vérité absolue et générale.
Le prestige de la librairie, c’est d’y présenter des livres de qualité ! Alors si on considère sans réfléchir que tous ces préjugés sont vrais (des préjugés que des libraires m’ont déjà exprimés en direct), mettre des auteurs indépendants en librairies reviendrait à tuer la librairie et vendre de la médiocrité.
L’ERREUR C’EST DE CONSIDÉRER CELA COMME UNE VÉRITÉ GÉNÉRALE !!!
Car…
Que fait-on des auteurs qui, comme moi, ont fait le choix de l’indépendance en toute conscience, pour rester libres d’agir artistiquement et promotionnellement à leur guise ?
Parce qu’ils ont fait ce choix… ils n’ont pas sollicité les éditeurs. Ils ne sont pas passés par leurs comités de lecture. Cela veut-il forcément dire que leurs œuvres sont médiocres ?
ABSOLUMENT PAS !!!
Et bien au contraire ! Moi-même, j’ai lu des œuvres indépendantes qui mériteraient de figurer dans les rayons des best-sellers. Il existe des auteurs extrêmement talentueux et dont les lecteurs dévorent les livres. Pourquoi n’arrivent-ils donc pas à trouver leur place en librairies ?
Aujourd’hui, il existe des solutions pour rester indépendant tout en respectant le circuit de distribution des librairies. C’est un choix que chacun peut faire. Et si les libraires craignent que cela tue leur marché (si on se base à nouveau sur ce préjugé qui dit que l’autoédition tue les librairies), alors je propose une solution :
JE SOUHAITE ENCOURAGER LES LIBRAIRES À CRÉER UN RAYON DÉDIÉ AUX AUTEURS INDÉPENDANTS.
Un seul rayon ne tuera pas les librairies.
Un seul rayon, mis en avant en bout de gondole, apportera de la nouveauté aux lecteurs et une alternative à ces mêmes livres qu’on voit absolument partout et qui se ressemblent tous, bien souvent.
Un seul rayon permettra enfin aux auteurs indépendants de sortir des réseaux sociaux littéraires et des salons littéraires régionaux, pour toucher enfin le lecteur occasionnel, celui qui aime lire, mais qui ne s’intéresse pas au monde virtuel ou régional des passionnés de littérature… ces lecteurs qui considèrent qu’un livre s’achète forcément en librairie ou en magasin.
Pour terminer, je tiens à préciser une chose très importante. Je tiens à ce que le message soit bien compris.
Défendre l’indépendance ne signifie pas « être contre les maisons d’édition ». Très loin de là !
De mon point de vue, chaque méthode de publication a ses avantages et ses inconvénients, libre à chacun de choisir la solution qui lui convient le mieux. Moi-même, je n’écarte pas la possibilité de me faire éditer un jour. Mais si un livre est bon… quel que soit son mode de publication… il mérite d’être présenté en librairies.
Je suis convaincu que nous avons tous notre place sur le marché du livre. Mais à ce jour, l’indépendance est trop souvent écartée, mise de côté.
Je suis conscient que cette solution que je propose (la création de rayons dédiés aux auteurs indépendants) ne révolutionnera pas le paysage littéraire, mais en revanche… c’est un premier pas dans ce sens.
Signer cette pétition, c’est exprimer votre désir à vouloir faire évoluer les choses, à trouver plus de diversité artistique. Et plus nous serons nombreux à la signer, plus nous pourrons faire entendre notre voix.
Merci à vous de contribuer à cela.
Julien Cordier