Elections en Côte d'Ivoire : France et Union Européenne, pourquoi ce silence ?

Elections en Côte d'Ivoire : France et Union Européenne, pourquoi ce silence ?

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Glamba Mickael Eloge GUEY a lancé cette pétition adressée à EMMANUEL MACRON Président de la République Francaise et à

La situation socio-politique en Côte d’Ivoire est marquée par un regain de tension depuis le 6 août 2020.

Ce jour-là, en lieu et place du traditionnel discours à la nation prononcé la veille au soir du 7 août, date de célébration de l’indépendance de la République de Côte d’Ivoire, le Président de la République Alassane Dramane Ouattara s’est adressé à ses partisans et sympathisants pour annoncer sa ferme volonté de briguer un troisième (3e) mandat. Cela, en violation des dispositions pertinentes de la Constitution ivoirienne et en contradiction avec l’engagement de renonciation qu’il avait pris le 5 mars 2020.

En effet, le 5 mars 2020, devant 352 députés et sénateurs réunis en congrès à l’amphithéâtre de la fondation Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro, le président Alassane Ouattara avait annoncé sa décision de « ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une nouvelle génération ». Cette décision avait été saluée par des responsables politiques tant au niveau national qu’international.

Le président de la République française Emmanuel Macron avait salué « la décision historique du président Ouattara, homme de parole et homme d’Etat (…) », l’Union Européenne par le biais de son ambassadeur en Côte d’Ivoire avait qualifié la décision d’« acte démocratique ».

Contre toute attente, suite au décès du premier ministre Amadou Gon Coulibaly successeur désigné qui à n’en point douter ne pouvait représenter à lui seul toute une génération, monsieur Alassane Ouattara, l’ « homme de parole » selon le Président Macron, a foulé aux pieds tous les principes de bon sens sur lesquels il avait fondé sa décision solennelle de renonciation.

Face à ce revirement et la violation flagrante de la Constitution, loi fondamentale de la République de Côte d’Ivoire, les populations ont décidé de manifester pacifiquement pour amener monsieur Ouattara à revenir sur sa décision. Des figures illustres de la société civile comme l’Archevêque d’Abidjan, le Cardinal Jean Pierre Kutwa, l’artiste musicien Meiway, l’ex directeur de la Banque Suisse Tidjane Thiam sont même montées au créneau pour interpeller le président Ouattara.   

Mais la réponse de ce dernier et de son gouvernement a été une répression brutale et violente qui a causé de nombreux morts et blessés. Des leaders de la société civile sont traqués et emprisonnés alors que les prisons sont déjà pleines de prisonniers politiques. Des tensions communautaires font jours et dégénèrent en conflits localisés. Amnesty international a sonné l’alerte en publiant un rapport indiquant le recours à des milices armées par la police dans le cadre de leur opération de répression des manifestants. 

Devant ce sinistre spectacle, le préfet d’Abidjan a même fini par démissionner en motivant sa décision en ces termes : « Pour l’honneur et pour le respect de ma conscience ».

Depuis lors, les ivoiriennes et ivoiriens tendent l’oreille mais n’entendent rien. La France et l’Union Européenne maintiennent un silence complice et dangereux. Car ne dit-on pas que « qui ne dit mot consent ? ». Nous jeunes ivoiriens espérons que la patrie des droits de l’Homme et l’association des plus vieilles démocraties n’ont pas osé donner quitus à une telle forfaiture susceptible de créer un précédent dont s'inspireront les dirigeants politiques dans d'autres pays africains. 

La situation se dégrade en Côte d’Ivoire avec un risque évident d’embrasement. Certes, la Côte d’Ivoire est un pays indépendant, et réclamer une prise de position de la France et de l’Union Européenne peut être perçue comme une ingérence et être interprétée comme une intervention néocoloniale. Toutefois, les expériences passées aussi bien en Côte d’Ivoire que dans d’autres pays d’Afrique établissent que la France et l’Union Européenne sont les premières à condamner une situation de conflit et à soumettre la recherche de solution auprès des Nations-Unies.

Nous, les ivoiriennes et Ivoiriens ne voulons pas retomber dans le conflit. Nous ne voulons plus être spectateurs des pages sombres de notre pays. Nous ne voulons plus de « médecins après la mort ». Vous prononcer maintenant pourrait permettre d’éviter d’énormes pertes en vies humaines et matérielles à notre pays.

Nous, les ivoiriennes et Ivoiriens savons que vous avez les moyens et les pouvoirs de faire infléchir le président Ouattara dans son entreprise de violation de l’Etat de droit.

C’est pourquoi nous vous appelons à agir, à vous prononcer, pour éviter le pire à notre pays.

Mickael Glamba Guey, Juriste

Michael - Eric Ablédji, Juriste

 

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