Monsieur le Président, 

Lorsqu’un soldat meurt au combat à l'étranger, il est légitime de rapatrier son corps. Lorsque ce soldat a son nom sous l’Arc de triomphe, où vous allez en personne entretenir la Flamme du souvenir, lui refuser tout honneur funèbre est inacceptable. 

Les restes du général Gudin ont été retrouvés en Russie et attendent leur rapatriement. Cet officier est un des meilleurs généraux à avoir jamais servi la France. Ses états de service sont exceptionnels. Napoléon, le maréchal Davout et ses soldats le respectaient comme peu d'autres. Toute autre nation serait honorée de le compter parmi les siens. Comment expliquer que les représentants de la France lui marquent seulement de l'indifférence alors que vous aviez décidé de lui réserver une place aux Invalides?

Le général Gudin a droit à une cérémonie nationale aux Invalides, en présence des autorités russes qui tiennent à lui rendre hommage alors même qu'il est tombé en ouvrant le chemin de Moscou à la Grande Armée. 

Monsieur le Président, nos soldats actuellement en opération extérieure doivent ils s'inquiéter de comment la France les traitera s'ils meurent à son service? La question se pose lorsque la France refuse d'honorer des hommes qui lui ont tout sacrifié. 

Le 5 mai aura lieu le bicentenaire de la mort de Napoléon. Honorer sa mémoire avec une cérémonie nationale est un devoir par respect pour la France et nos ancêtres qui l'ont servie et aimée. Comment accepter que certains veuillent le réduire à un simple dictateur militaire quand les pays qu'il a régis conservent encore ses lois et le code civil qui porte son nom ? La France ne peut se renier et s'excuser sans cesse d'avoir été un pays qui a influencé l'Histoire. Il est temps d'assumer cet héritage connu et respecté dans le monde entier. 

C'est pourquoi, Monsieur le Président, nous vous demandons le rapatriement du général Gudin et une date pour ses funérailles cette année aux Invalides, ainsi qu'un hommage public à l'empereur Napoléon Ier le 5 mai 2021 organisé par le Souvenir napoléonien de 15h à 18h avec la présence de 150 Grognards en grand uniforme.

Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur le Président de la République, l'expression de nos sentiments très respectueux.

Albéric d'Orléans, descendant direct du général Gudin 

Christian Bourdeille, Président du Souvenir napoléonien