Pantalon Joggings et Débardeurs - Collège Kléber-Thoueilles.

Pantalon Joggings et Débardeurs - Collège Kléber-Thoueilles.
Pantalon Joggings et Débardeurs - Collège Kléber-Thoueilles.
Suite à l'annonce de Mme Placide en cette fin d'année au sujet de l'interdiction du port de joggings, pantalons troués et débardeurs au sein de l'établissement du collège Kléber-Thoueilles à Monsempron-Libos, nous avons décidé entre quelques parents d'élèves de réagir, et de vous inviter à signer cette pétition :
> "Nos enfants porteront Joggings et/ou débardeurs s'ils le souhaitent, si nous les jugeons appropriés, et nous refuserons toute sanction le cas échéant."
Il en est de même si des Jeans présentent des accrocs, ou bien des effets de style 'troués' légèrement, sans que ce soit à outrance.
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Mme Placide est venue annoncer cela de but en blanc lors de la remise des bulletins, avec une certaine arrogance, un certain mépris et sans concession : « ça a été décidé, validé, acté ».
A la question légitime de savoir "pourquoi" ? il n'a été donné aucune réponse, aucune justification : "c'est comme ça".
On aurait pu entendre dire : "La loi, c'est moi !", ça n'aurait fait aucune différence.
Certes nous concevons tout à fait qu'une tenue descente et non-provocante s'impose au collège.
Mais interdire un jogging, un débardeur !? Nous y voyons là voir un triste raccourci d'une pensée conservatrice froide, totalement hors du temps :
- bientôt en uniformes ?
Nous ne sommes ni dans un établissement privé, ni militaire, ni dans les années 1900.
- joggings = racailles = éléments incontrôlables ?
On ne peut s'empêcher de penser qu'il soit fait là ce raccourci dénué de sens.
Oserait-on ce diktat vestimentaire dans un établissement d'un quartier dit 'sensible' ou tout simplement d'une quelconque banlieue de métropole ?
La réponse serait très certainement non.
En quoi un jogging ne serait pas un pantalon convenable, décent ?
Nos ados ne viennent pas avec un ballon de foot sous le bras ou des gants de boxes sur les mains, mais avec un cartable pesant tout son poids d'affaires scolaires leur courbant l'échine, et des stylos entre les doigts.
Nos ados ne se transforment pas subitement en élèves perturbateurs ou inattentifs à la seule tenue d'un jogging ou d'un débardeur, à moins que ces bouts de tissu ne soient devenus magiques ? ça doit nous avoir échappé.
Nous nous doutons bien qu'il s'agit là de viser les attitudes 'relax', décontractées et inappropriées.
Hélas cela est absolument maladroit.
Une attitude ne se définit pas seulement par la tenue vestimentaire, mais par la façon dont on se comporte.
Un élève en joli pantalon de ville tout neuf peut très bien se montrer nonchalant sans aucun lien avec ce qu'il porte.
D'un côté, on leur apprend que "l'habit de ne fait pas le moine", qu'il "ne faut pas juger sur les apparences", et d'un autre ils reçoivent cette décision violente, injuste et injustifiée en pleine figure.
Il y a fort à parier qu'il se passera tout l'inverse de l'effet escompté : des petits ‘ rebelles’ qui en feront voir de toutes les couleurs.
Est-ce là le but ? identifier rapidement les moins 'malléables' pour les stigmatiser ?
Nous espérons que non.
Il en est de même pour les débardeurs (de style simple et non-provocant) : les mêmes questions se posent.
En quoi la vue d'une épaule est-elle perturbante ?
Si ce sont les filles qui sont visées ici par cette mesure, il nous semble plus intelligent de travailler sur le regard que portent les garçons et les attitudes qui peuvent en découler.
Avec les températures de fin et de début d'année qui ne cessent d'augmenter, c'est incompréhensible.
Imposerait-on cela dans un établissement des DOM-TOM ?
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De façon plus générale, en convenant tout à fait de la nécessité de ne pas provoquer et de rester décent, nous tenons à attirer l'attention sur une chose essentielle :
> A cette période de la vie, dans notre société contemporaine, le look que nos ados se donnent la peine de soigner, est une recherche d’identité, une façon de se démarquer, une quête de la confiance en soi et d’appartenance.
Il s'agit là pour eux d'une vraie démarche identitaire, d'autonomie et de réassurance.
Il se joue là quelque chose de très profond.
Un ado ne se réduit pas à son look.
Après plus d'un an d'obligation du port du masque (sans remettre son usage en cause), on leur interdit le jogging, le débardeur, et puis tiens, les ptits trous dans les Jeans !
Le rapport ? Mettons-nous à leur place : l'image de la société qui leur est renvoyée doit leur sembler bien stérile, uniformisée et aseptisée.
Sans évoquer l’absurdité et une forme d'injustice.
Nous parlons là d'impacts psychiques et psychologiques.
Pas besoin d'en rajouter.
Si un des buts (d'ailleurs évoqué par Mme Placide) est de lancer un message de type: "Il y a des règles, il faut les respecter !"... il nous semble qu'il y en a déjà assez pour qu'ils le comprennent !