Ce que nous faisons aux plus vulnérables : l'école de la honte

Ce que nous faisons aux plus vulnérables : l'école de la honte

175 ont signé. Prochain objectif : 200 !
Quand elle atteindra 200 signatures, cette pétition aura plus de chance d'être inscrite comme pétition recommandée !
Claire DAUFIN a lancé cette pétition

Loire, fin de l’année scolaire 2020-2021 : l’éducation nationale m’informe que mon fils scolarisé en milieu ordinaire dans le dispositif ULIS ne pourra pas faire sa rentrée en 6ème puis en 5ème faute de place pour l’accueillir en ULIS collège et faute de personnels AESH suffisants.

La nouvelle est la même pour ses camarades. Cette situation est de plus en plus fréquente sur tout le territoire aussi j'ai décidé d'écrire la lettre ouverte ci-dessous pour demander à l'état de respecter le droit et la dignité des plus vulnérables, de respecter le devoir de solidarité nationale.

Un grand merci pour les enfants, leurs familles, de votre participation.

Claire

LETTRE OUVERTE 

 

CE QUE NOUS FAISONS AUX PLUS VULNÉRABLES : L’ÉCOLE DE LA HONTE

 

Monsieur le président, Monsieur le ministre de l’éducation nationale,

En mon âme et conscience je vous adresse cette lettre ouverte. Je crois à la force de la solidarité nationale dans notre pays. Je crois à la volonté de cette nation à respecter le droit et la dignité des plus vulnérables de ses citoyens. 

Malgré une volonté forte de la France de garantir l’égalité des chances, l’accès à la citoyenneté pour tous, un nombre grandissant d’élèves en situation de handicap n’ont pas de places dans les établissements scolaires ordinaires dont ils relèvent en vertu de l’Article 19 de la LOI n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées (1) - (legifrance.gouv.fr) 

Loire, fin de l’année scolaire 2020-2021 : l’éducation nationale m’informe que mon fils scolarisé en milieu ordinaire dans le dispositif *ULIS ne pourra pas faire sa rentrée en 6ème puis en 5ème faute de place pour l’accueillir en ULIS collège. La nouvelle est la même pour ses camarades.

Les établissements dans les départements limitrophes, Rhône, Ardèche, Isère sont dans la même situation. S’il y a une place, elle est refusée pour un élève hors département bien que l’orientation en ULIS par la *MDPH s’applique sur tout le territoire.

Parent et travailleur social confronté régulièrement à la pénurie, à la fois, de places dans les dispositifs ULIS et/où de personnels dédiés accompagnant ces élèves, je dénonce l’inacceptable :

- Le maintien d’élèves en CM2 faute de places en ULIS collège et / ou d’accompagnant pour soutenir leurs apprentissages.

- Un nombre d’heures insuffisant d’accompagnement par un-e *AESH ainsi qu’une pénurie de ces personnels, les postes étant peu attractifs, précaires.

- Des établissements privés qui s’arrogent le droit de refuser des élèves pour des motifs, je cite, de surcharge « d’élèves handicapés » ou parce que ces élèves sont domiciliés hors de leur département alors que les familles, leurs enfants souvent fatigables sont prêts à faire les trajets nécessaires, alors que les transports sont notifiés par la MDPH.

- A la question légitime posée par les familles aux services de l’éducation nationale sur la création de dispositifs ULIS, les réponses, quand il y en a, sont hasardeuses, voire nébuleuses, je cite : « les services y pensent »  « ce n’est pas à l’ordre du jour ».

Il n’y a donc pas de réponse à la question fondamentale : 

Où mon enfant va t-il pouvoir poursuivre sa scolarité dans les conditions qui lui sont nécessaires à la rentrée prochaine ?

DÉSCOLARISÉ? 

 Le mot est fort et le risque avéré de déscolarisation bien réel pour ces élèves plus vulnérables dans leurs apprentissages si des dispositifs ULIS ne sont pas créés, si des postes d’accompagnants en nombre et avec des heures suffisantes ne sont pas pourvus. Car,oui, ces élèves ne peuvent pas suivre une scolarité ordinaire sans ces moyens. Voilà la responsabilité qui pèse sur les familles, seules, face à cette effrayante perspective et cette absence de justice sociale qui est faite à leur enfant. Cette pénurie de places en ULIS et d’AESH s’étend sur tout le territoire. Quel est donc cet étrange combat contradictoire que les familles devraient mener seules pour faire respecter l’obligation scolaire ? Le corps enseignant ne peut pas non plus assurer seul cette mission d’inclusion sans ces moyens et nous convenons tous certainement que l’inclusion scolaire ne peut passer que par la mise en œuvre de moyens humains et techniques pour une bonne partie des élèves en situation de handicap.  

Ainsi malgré des efforts considérables de solidarité nationale, aujourd’hui en France des enfants ne pourraient pas poursuivre leur scolarité parce qu’ils présentent un handicap ?

Mais un enfant en situation de handicap est un enfant avant tout et il a des droits.

Car l’enjeu, en effet, est l’enfant, son droit fondamental d’être instruit, d’être formé à être un citoyen, valeurs républicaines si chèrement défendues dans notre pays. 

 

Monsieur le président, Monsieur le ministre de l’éducation nationale. 

Je demande la création de dispositifs ULIS où prêts à être mis en œuvre en fonction des besoins dans tous les établissements primaires et secondaires à la prochaine rentrée scolaire. Je demande des conditions dignes et attractives des postes d’AESH en nombre suffisant.

En mon âme et conscience, je demande que le droit et la dignité des futurs citoyens français les plus vulnérables soient respectés et j’ose croire que cette demande ne puisse faire l’objet d’une procédure judiciaire à mon encontre. 

J’ose croire à l’accès pour tous en continu dans la cité, tel que le préconise cette loi si juste et tel que nous l’avons voulu en France. 

 

Avec espoir.

 

Claire Daufin

*Petit lexique 

MDPH Maison départementale des personnes en situation de handicap

ULIS Unite locale d’inclusion scolaire, cad une classe au sein des écoles/collèges/lycées de 12 élèves max où ils bénéficient de pédagogies adaptées à la façon d’apprendre de chacun. Ils vont dans leur classe de référence pour chaque matière qu’ils maitrisent.

AESH Accompagnant de l’élève en situation de handicap  

 

 

 

 

 

 

 

175 ont signé. Prochain objectif : 200 !
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