ADP: Abandon des modifications des contrats de travail

ADP: Abandon des modifications des contrats de travail
Pourquoi cette pétition est importante
Monsieur le président
Nous refusons.
Nous refusons de signer l'avenant du nouveau contrat de travail.
Nous prenons ce droit.
Il ne s'agit pas d'une lettre contestataire syndicale que vous avez maintes fois lues.
Il s'agit d'une lettre de l'ensemble de vos salariés.
Votre rhétorique sur la crise sans précédent élude à peine les enjeux stratégiques et économiques que vous avez dessinés.
Non monsieur le président, nous ne sommes pas dupes de cette crise.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Nous avons exercé dans ces aérogares vides, en télétravail, nous adaptant incessamment.
Nous n'avons jamais lâché, même dans ce climat bouleversé.
Merci de nous avoir maintes fois remerciés à ce titre lors de vos messages.
La résonance n'a malheureusement pas eu l'effet escompté. Cela a été perçu comme une suffisance à notre égard.
Notre perplexité est à son paroxysme face à vos décisions injustifiées. Elles s'appuient sur une loi en totale contradiction avec le potentiel et à la puissance de notre entreprise.
Nous serons un des premiers exemples de ses dérives.
Face à cette crise, vous auriez pu appliquer des mesures temporaires ?
Elles auraient été sans conteste acceptées car nous avons du bon sens quand il s'agit de préserver économiquement les Aéroports de Paris.
Vous avez fait le choix d'aller plus loin avec des mesures pérennes.
Pourquoi ?
Le trafic aérien reprendra un jour, pourquoi n'en serait-il pas de même pour nos salaires et nos acquis ?
Comment justifiez-vous de nous perpétuer financièrement dans cette configuration de crise?
Vous qui mesurez tellement l'impact, l'effort considérable, que cela nous confère.
Vous compatissez évidemment.
Cela ne fonctionne pas ainsi monsieur le président. Nos charges et nos devoirs familiaux n'ont pas cette nuance.
Nous aussi avons élaboré des stratégies économiques dans nos vies, en fonction du contrat de travail initial.
Vous effacez aujourd'hui notre assiduité, nos échelons, notre ancienneté.
Vous imposez un appauvrissement aussi bien financier que professionnel.
Vos motivations réduisent les nôtres.
Les Aéroports de Paris ont toujours été en constante croissance, avant cette chute fracassante.
Pourquoi avoir maintenu les investissements alors que nous devons nous sacrifier ?
Air France, qui subit de plein fouet cette crise aérienne, s'est désisté sur ces mêmes mesures, alors que les pertes sont colossales malgré les aides gouvernementales.
Quelle dignité.
Vous n'êtes pas le premier président de cette entreprise.
Vos prédécesseurs ont tous laissé une trace et nous aussi, nous les en remercions.
Les prouesses commerciales, techniques, architecturales, d'ingénierie des Aéroports de Paris sont reconnues, respectées et exportées.
Nous y avons assisté bien avant votre arrivée puisque nous y avons contribué.
Chaque président a pu en récolter les bénéfices et les développer à travers les mandats successifs.
Chaque président a été respecté.
Les actionnaires ont exulté.
Aujourd'hui, vos enjeux économiques vous obligeraient à prendre cette trajectoire ?
Le changement de règles en cours de jeu est une injustice inacceptable.
Parmi vos multiples mesures indécentes et inaudibles : "QUE" 7% de baisse ? Heures majorées dévalorisées ? Nouveaux calculs de rémunération ? Suppression de primes, d'indemnités à la chaine, pas de licenciements ?... Pour l'instant ?
Cela peut s'avérer inconfortable pour certains statuts, mais c'est une réelle catastrophe pour d'autres.
Votre ton péremptoire ne vous laisse même pas présager d'une dégradation d'exercices, de compétences, de la fuite de nos cerveaux, d'une vision client abîmée.
Vous méconnaissez la force et le prestige de l'esprit adépien, peu d'entreprises peuvent s'enorgueillir de l'assimilation identitaire de ses salariés.
Monsieur Debré a dit un jour, "la France a eu des présidents mais un seul Chef d'Etat", en évoquant le Général de Gaulle.
Son nom est encore aujourd'hui celui d'un de nos aéroports.
Le temps n'efface pas la trace des grands hommes, que l'on y adhère ou pas.
Vous écrivez votre histoire, à travers la nôtre.
On ne peut pas dire qu'elle en soit digne pour l'instant.
Cette pensée collective perdurera longtemps sur l'origine de cet abîme.
Votre carrière professionnelle suivra certainement en ce sens.
Merci de nous avoir "préservés" dans l'ère de la pré-privatisation.
Les français ont malheureusement l'habitude de perdre leur patrimoine économique national.
Décisionnaires
- Augustin de Romanet