ATELIERS MENACÉS, ÉTUDES EN DANGER

ATELIERS MENACÉS, ÉTUDES EN DANGER
Pourquoi cette pétition est importante
Bonjour !
Voilà la pétition tant attendue contre le projet actuel des ateliers. N’hésitez pas si vous avez des questions.
Pour information, le 7 et 8 juillet se tiendront respectivement le Conseil d’Administration et le Conseil Pédagogique et Scientifique. Ces deux instances dirigent conjointement la vie de l’école, de son fonctionnement à son financement en passant par la place et avenir des professeurs ou, en ce qui nous concerne aujourd’hui, des ateliers. Cela fait longtemps que plane une volonté férue de projet réinventant et/ou détruisant ces espaces de travail pourtant majeurs au bon fonctionnement de notre ENSA.
Aujourd’hui, ces deux instances se préparent à voter un projet de nouveaux ateliers, réhabilités mais surtout changés dans leur structure même comme dans leur propre ADN.
Cette pétition se veut contre ce projet. Si nous reconnaissons l’importance de mettre aux normes nos espaces de travail, il n’en est pas moins important d’en conserver leur architecture et leur organisation si modulable et appropriable.
Lors de l’Assemblée Générale du 24 juin dernier où était présents un bon nombre d’étudiant.es et où toustes étaient invité.es à parler de l’avenir de la vie étudiante ici, nous avons discuté de ce projet et avons décidé, au consensus général, que nous, étudiant.es de l’ENSA-V toutes années confondues, ne voulions aucunement que ce projet voit le jour tel quel.
Si les ateliers étaient initialement le consortium de cinq ateliers, il n’en reste aujourd’hui plus que trois. Ces trois ateliers, tous autogérés par et pour les étudiant.es depuis bientôt 45 ans, ont chacun des règles et des transmissions différentes mais s’imposent et se légitiment dans leur importance centrale pour nos études.
Ces larges espaces de travail, organisés en coin modulables avec casiers et larges tables individuelles et/ou communes, sont pour nous un tiers lieu en constante effervescence artistique, intellectuelle et humaine. Il s’agit d’un espace de libre appropriation de tous.tes étudiant.es allant des L1 jusqu’aux PFE.
Une entraide très riche s’est installée dans les ateliers et ne cesse de croître. Grâce à ces espaces, les étudiant.es peuvent échanger avec d’autres années et ainsi avoir des discussions et des échanges qui façonnent aussi bien leur travail que leur personne. Aller dans un atelier, ce n’est pas simplement passer du temps à travailler entouré d’autres étudiant.es. Aller dans un atelier, c’est aussi avoir la chance d’évoluer avec un ensemble de facteurs physiques, psychologiques et humains favorables à nos études mis à disposition. Les ateliers sont des espaces d'écoute, de libre expression, de joie et de partage où chacun.e doit être intégré. Il ne doit être ni question de sexisme, ni de discrimination ou encore de bizutages car, tout comme l’époque, les ateliers et leurs règles évoluent avec le temps et ces pratiques doivent appartenir au passé, nous en sommes toustes convaincu.es.
Et quel meilleur environnement de travail que de grands espaces, de grandes tables, des casiers, du matériel commun, partagé entre toustes, des endroits que nous ne retrouverons au final jamais chez nous, dans nos appartements étudiants ou chez nos parents.
Car c’est aussi ça l’école publique. Offrir un lieu de vie et de travail digne du montant astronomique de travail qui nous est demandé lors de ces 5, 6 voire 7 années à l’ENSA-V. Sinon, plus de maquettes faramineuses possibles toutes les semaines, plus d’aide efficace et de nouvelles techniques sur celles-ci, plus de rendus papiers sur grands formats, plus d’apprentissage des logiciels qu’on ne nous apprendra jamais autre part ou de cracks des ancien.nes, plus de techniques de rendus appris par les plus vieux.elles, bref plus beaucoup de logiques qui construisent tous nos rendus que et nous permettent de suivre ce rythme.
Pendant longtemps, ces endroits ont été régis par une forte hiérarchie, du bizutage et de l’exclusion mais n’est plus une organisation souhaitée par aucun atelier ou étudiant.e et, après avoir longtemps protesté contre ce système, il est aujourd’hui en profonde transformation.
Pour autant, l’école n’est pas aux normes et les ateliers n’échappent pas à la règle. Cela fait bien trop longtemps que ces derniers n’ont pas connu de travaux. Le circuit électrique n’est plus à jour, de même que certains mobiliers et casiers. Pour cela, nous sommes d’accord qu’il faut effectuer quelques travaux de mise à jour. Aussi, il ne faut pas oublier que deux de nos trois ateliers ne sont toujours pas aux normes PMR et que malgré les contraintes du bâtiment classé, il faut modifier cela au plus vite.
Le projet de l’agence studio minuit semblait au préalable basée sur ces quelques points et nous apparaît très sensé. Mais aujourd’hui, c’est une tout autre vision de l’atelier, vidé de son essence, qui nous est présentée.
La proposition de ces trois ateliers, les A B et C, interdépendants, interchangeables, avec pour seule identité que d’offrir des petits, moyens et grands espaces de travail impersonnels et cloués au sol, est loin d’une simple mise aux normes mais s’inscrit dans un tout nouveau projet. Sans le repasser entièrement en revue, nous sommes persuadé.es que ça n’est en aucun cas en enlevant toute appropriation à un lieu et sans rien pouvoir bouger ou stocker dans ces ateliers que nous pouvons travailler efficacement.
Cette volonté d’imaginer forcément un tout nouveau projet s’inscrit dans une logique de toujours reconstruire à neuf et non de faire avec l’existant ce qui nous questionne aussi beaucoup sur les valeurs que peut prôner une école qui forme les futur.es architectes en poussant au neuf et au grandiose quand les réels besoins ne sont que de quelques changements mineurs. Et quoi dire du gaspillage écologique que ce chantier oblige par la suite ? Tout le mobilier, tous les casiers, tout bonnement jetés sans ménagement. Qu’est-ce que cela dit encore une fois sur notre future manière de construire et de penser l’habitat ?
Sans oublier que le projet se cache derrière une politique (juste cela dit) de non-bizutage face à une ancienne culture révolue ou qui se veut l’être et une pseudo volonté d’inclusivité mais alors comment expliquer que, suivant les ébauches du projet, il n’y ait toujours qu’un atelier, l’actuel 19 et futur espace de co-working, qui soit PMR ? Que deviennent alors les personnes en fauteuils roulants voulant travailler sur une table seul.e ?
Bref, vous l’aurez compris, ce projet, nous n’en voulons pas. Collectivement. Il ne tient pas debout, il ne répond pas aux réels besoins de ses seul.es utilisateur.rices, les étudiant.es, mais à des envies des décisionnaires de ce projet.
Nous sommes bien sûr ouvert.es à tout dialogue avec le groupe de travail en charge et/ou par la suite avec le CPS et le CA pour chercher à répondre à nos besoins et nous soutenir réellement dans ces études que nous aimons tant.
Alors signez cette pétition guys si vous aussi, vous ne voulez pas de ces ateliers hybrides avant que le projet soit définitivement voté au CPS ainsi qu’au CA (pour redonner l’info, les prochains se tiendront le 7 et 8 juillet) !
LES ETUDIANT.ES DE L’ENSAV.