Ami(e) s, concitoyen(e)s, camarades, Ce moment est particulièrement bouleversant pour celles et ceux qui sont engagé(e)s dans l’action politique et citoyenne. Que cette action se fasse dans le cadre d’un parti ou d’un mouvement politique, dans le cadre associatif ou bien dans un cadre syndical. Dans son allocution radiotélévisée du mardi 9 novembre, le « président candidat » Macron a lancé sa campagne sur des lignes libérales totalement assumées :

 • Justification de la dégradation de la politique d’accompagnement des chômeurs et volonté de l’aggraver dans le cadre de son second mandat.

 • Justification de sa volonté de mettre un terme aux statuts des fonctions publiques.

 • Justification d’une réforme des retraites basée sur un équilibre comptable qui ne prend aucunement en compte l’origine des déséquilibres actuels.

 Les faits sont là : Mardi 9 Novembre, Macron a déclaré la guerre à la république sociale. Nous nous retrouvons donc devant un enjeu qui dépasse nos « camps » politiques. Par cette stratégie il grignote habilement le champ même de la droite du clan « Les Républicains » et ouvre un champ d’opposition unique vers l’extrême droite. Le but électoraliste est d’enjamber le premier tour de la présidentielle et de se projeter directement vers un second tour gagnant pour lui : Macron-Zémmour ou Macron-Le Pen. Le contexte national à gauche est fragilisé. Et cet état actuel affaiblit l’espoir d’être porteur d’un élan de mobilisation faute de perspectives de victoire possible à la présidentielle. Dans un tel contexte politique, nous avons à réfléchir aux conditions du combat des forces sociales, là où nous avons les moyens d’agir. Le cadre législatif, qui est un cadre à notre dimension, est pertinent à plusieurs points : • Il intègre les enjeux politiques dans un territoire aux dimensions humaines. Un territoire dans lequel les gens se côtoient et peuvent engager des projets en commun, au-delà du contexte national.

 • Il engage une dynamique sur la base d’une charte législative. Là se décident les combats à mener ensuite, au sein de l’assemblée nationale qui porte les lois, établit les grands rapports de forces politiques.

 Si le cadre national ne nous est pas accessible alors il est de notre devoir d’engager un mouvement d’union au niveau local. Ce combat est à même de contrer les volontés d’un« président monarque ». Il faut élire une assemblée de députés de combat, dans laquelle les forces réactionnaires seront minoritaires. Circonscription par circonscription ce combat peut être gagné. Cette perspective peut générer en elle-même une dynamique mobilisatrice, à la fois des forces sociales, des forces politiques de gauche radicale, mais aussi de mobilisation de celles et de ceux qui se sont enfermé(e)s dans l’abstention.

 Au même titre que nous avons su bâtir des liens humains pour présenter des listes d’unions dans les dernières élections municipales et départementales, il nous faut trouver un chemin pour aboutir à une dynamique de rassemblement pour l’élection législative à venir. Si nous avons la volonté de mener le combat pour le progrès social à notre niveau, alors nous trouverons ce chemin : en marchant, ensemble, en construisant une plateforme commune. Alors, et alors seulement, viendra la question de la personne qui portera ce mandant, de « la ou du » candidat(e). Le corps social de ce pays aura à mener des combats d’une extrême rudesse. Il nous faut armer ce corps social par un bras législatif le plus puissant possible. Les signataires appellent toutes et tous les candidats, anciens ou nouveaux, élus ou non et toutes et tous les citoyennes et citoyens de gauche à s’engager dans cette démarche de rassemblement et à élargir le front citoyen.

 « Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au cœur du commun combat » Louis Aragon ; « La rose et le réséda ».