Madame la Ministre de la Santé,

Jeune médecin généraliste installée depuis fin 2014, je tiens à vous alerter concernant les tensions régnant sur l'approvisionnement en médicaments en France actuellement.

Pour des raisons de précaution que je peux comprendre, de nombreux lots de valsartan (traitement contre la tension artérielle) ont été retirés du marché en plusieurs vagues fin 2018. De ce fait, quasiment tous les patients traités par cette molécule ont dû être revus en consultation ou contactés par leur médecin traitant pour changer leur traitement. 

Mais aujourd'hui, nous sommes informés par l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) que des lots d'irbésartan (autre médicament pour la tension, de la même classe) sont désormais rappelés.

Sans compter des rappels sur l'hydrochlorothiazide (diurétique) fréquemment utilisé en association avec un autre médicament hypotenseur.

Je centre mon propos aujourd'hui sur les médicaments contre la tension, car les sartans sont sous le feu de l'actualité et que le risque de déséquilibrer la tension de personnes âgées fragiles n'est pas négligeable.

Mais j'aurais pu évoquer l'année dernière les tensions d'approvisionnement des vaccins, occasionnant des retards de rappel chez les enfants comme les adultes.

Ou bien d'autres molécules encore.

Alors Madame la ministre de la santé, une question fort simple me vient : est-il possible que vous puissiez garantir un approvisionnement suffisant lors de rappels de lots ? 

Car oui, le principe de précaution est important.

Mais un autre principe l'est tout autant à mes yeux, en particulier en médecine générale : "primum non nocere" (d'abord ne pas nuire). Ce qui n'est pas le cas lorsque nous ne pouvons permettre à nos patients l'accès aux soins dont ils peuvent prétendre.

J'espère qu'à l'avenir, le circuit d'approvisionnement en médicaments sera plus fluide, afin de garantir à chacun de nos patients les meilleurs soins possibles.

Je vous remercie, Madame la ministre, pour l'attention que vous porterez  à cette requête, qui concerne au quotidien l'ensemble des médecins, en première ligne les médecins généralistes, et les pharmaciens d'officine. Ceci dans l'intérêt des patients dont votre ministère a la responsabilité.