Chacun à son échelle, nous pouvons tous nous questionner sur notre utilisation des ressources naturelles. Que ce soit dans le domaine domestique ou collectif, les ressources en eau deviendront un enjeu majeur de santé publique dans les années à venir. Actuellement, le paysage alsacien est dynamisé par une forte prévalence des besoins en eau pour sa production agricole. Lors des nombreuses traversées sur les routes de campagnes, nous observons de fortes irrigations en eau de toute la production agricole, ce qui s’avère être inquiétant au regard des nombreuses restrictions hydriques que subit actuellement la population française dans les régions voisines, comme les Vosges. De plus, la population ne connaît que trop peu les mesures qui visent à économiser l'eau dans le domaine domestique. Bien que l’année 2021 ait été marquée par des excès d’eau due à de forte pluie dans la région Grand Est, on constate actuellement une souffrance des sols et des rendements de céréales dans d’autres régions de France (https://www.lesechos.fr/economie-france/social/secheresse-que-font-les-communes-ou-leau-potable-manque-1781213 ainsi que sur le paysage alsacien. 

Sans chercher à stigmatiser les agriculteurs dans leur choix de production, ni la population dans ses choix de vie, nous pouvons tous nous sensibiliser sur notre bilan hydrique personnel et collectif, et ses conséquences sur la nappe phréatique, la qualité des sols, qui ont par ricochet des conséquences sur la qualité de vie et sanitaires de la population alsacienne. 

La recherche s’active actuellement pour trouver de nouvelles alternatives à l’irrigation massive à des fins agricoles (https://agriculture.gouv.fr/reduire-lutilisation-deau-tout-en-cultivant-des-produits-de-qualite et ainsi réduire l’impacte écologique de l’homme sur l’environnement. Bien que la culture du maïs soit grande consommatrice d’eau, il est possible d’en réduire son incidence par des pratiques de cultivation moins hydrophiles (https://www.agriculture-environnement.fr/2016/07/07/la-culture-du-mais-est-grande-consommatrice-deau-baliverne-10 Au regard des activités de promotion de la santé opérées par le gouvernement dans le contexte des fortes canicules, des mesures de prévention et d’éducation à la gestion hydrique personnelle et collective devraient pouvoir être fournies par les instances de proximité, telles que les mairies et les organismes communaux. Au regard du contexte national qui tend à voir se développer de plus en plus de menaces environnementales, comme les incendies, ainsi que dans le cadre des recommandations de l’ONU de 2022 pour la préservation des sols (https://news.un.org/fr/story/2022/06/1121992 de telles mesures s’avèrent essentielles à la préservation du patrimoine alsacien et de sa population. 

Geoffrey Ferber

École de Santé Publique de l’Université de Montréal