La formation en continue en éducation spécialisée en mode hybride

La formation en continue en éducation spécialisée en mode hybride

219 ont signé. Prochain objectif : 500 !
Lancée le
Adressée à
À la direction de la formation continue au Cégep de Vieux-Montréal

L'importance de cette pétition

Lancée par janie CLOUTIER

Objet : Maintien des cours hybrides à la formation continue

À la direction à la formation continue,

Nous tenons par cette lettre, à vous faire part d’une nouvelle réalité qui a vu le jour par la force des choses et qui a permis de voir la réalité des étudiants à la formation continue sous un autre angle; c’est-à-dire la pandémie. Une autre réalité avec laquelle nous composons est que la nature de notre travail est essentiellement en présentiel. L’opportunité de faire du télétravail n’est pas une option et la quantité d’énergie de chaque personne est limitée.

Un des buts de cette lettre est de vous parler des effets que la pandémie a sur notre travail en tant que TES et les impacts que cela apporte sur notre capacité de concentration comme étudiant. Dans cette lettre, vous pourrez lire les arguments qui ont mené les étudiants à la formation continue à se poser la question légitime suivante :

Est-ce que le retour aux études à la formation continue serait plus productif et en accord avec les valeurs humaines véhiculées de notre profession si l’enseignement s’adaptait à notre mode de vie qui doit concilier travail, famille, étude en mode hybride?

Qui sont les étudiants à la formation continue?

·      Professionnels dans le domaine de la relation d’aide (Enjeu de l’employeur)

·      Parents de jeunes familles (charge mentale élevée)

·      Retour au travail (autonomie)

·      Gens d’expérience (critère d’admission)

·      Majorité de femmes

·      Situation précaire financièrement

·      Un peu partout dans la ville et en banlieue

Travailleurs et travailleuses essentiels

Pour être acceptés au programme à la formation continue en éducation spécialisée, nous devions prouver que nous avons de l’expérience professionnelle dans le domaine qui justifiait notre admission au sein du programme. Pour la majorité des étudiants, nous sommes actifs professionnellement dans le domaine de la relation d’aide et sommes sur le terrain au quotidien.

Tous les jours, nous sommes en présence, d’enfants, de personnes ayant un trouble de santé mental, de personnes ayant des déficiences intellectuelles, etc. et nous leur apportons le soutien dont ils ont besoin. En lien avec les effets de la pandémie, le niveau de stress général est augmenté pour les usagers. Nous notons que l’impulsivité est beaucoup plus palpable qu’auparavant. De plus, le port du masque chez les usagers n’est pas apprécié pour tous, cela amène des rappels constants de notre part.

Ce n’est pas un secret de dire qu’actuellement le besoin est criant dans le domaine que nous étudions. La Covid-19 a augmenté les problèmes sociaux et notre profession répond à ce besoin que les humains ont d’être soutenus. C’est d’ailleurs pourquoi nous travaillons sans relâche avec des conditions de surcharge de travail dû aux pénuries de main-d’œuvre. L’objectif de la formation continue n’est pas de se former en continuant notre profession? Notre énergie est limitée et depuis mars 2019, nous devons mettre des efforts supplémentaires afin d’aider la clientèle à passer au travers des défis que la pandémie amène. Afin de maximiser nos heures de sommeil et d’être présent à la maison pour notre famille, étudier à distance est devenue une solution pour palier aux efforts supplémentaires fournies sur le terrain.

Or le temps de transport pour se rendre à l’école en présentiel joue un rôle important dans la difficulté à concilier travail/famille/école.

Un autre enjeu présent sur le terrain est que dès que nous sommes malade nous devons nous isoler et passer des tests. Nous devons manquer des heures du travail et parfois des cours. Étudier à la maison permet de ne pas manquer des heures de cours.

Théorie appliquée

Comme nous sommes en majorité des travailleurs qui œuvrent dans le domaine, nous appliquons directement la théorie qui nous est enseignée. De plus, la clientèle de la formation continue est essentiellement des personnes qui font un retour aux études Le niveau de motivation d’obtenir la certification est élevée. Nous voulons utiliser notre capacité de concentration au maximum afin de devenir des TES professionnels. Le fait de revenir en présentiel diminue fortement la motivation et par conséquent diminue la capacité de concentration pour intégrer la théorie. Le fait d’avoir l’opportunité d’étudier à distance nous a permis de se concentrer sur la matière et les cours au lieu de penser à la logistique reliée à la gestion des déplacements. Les employeurs en seront énormément reconnaissant d’engager des TES de la formation continue, car ils seront plus disponible mentalement pour accomplir les tâches demandées sur le terrain.

Dans le cours « Fonction du travail » que nous avons suivi au tout début de notre cursus, il a été appris qu’il est très important de prendre soin de nous comme intervenant en premier avant d'aider les autres. Que notre équilibre est à la base de notre profession, puisqu’un intervenant qui ne va pas bien ne pourra pas venir en aide à l’usager. Il pourrait même commettre des fautes professionnelles graves s’il n’est pas disposé à travailler. Il est à noter qu’un temps hebdomadaire est alloué à la gestion de notre santé mentale pour faire face aux défis quotidiens reliés à la pandémie. Le temps utilisé pour le déplacement à l’école plusieurs soirs par semaine ajoute un niveau de fatigue qui peut être grand dans nos métiers respectifs. À cela s’ajoute la réalité crue qu’une grande majorité des étudiants ont des enfants à leur charge. La question qui se pose est celle-ci, doit-on couper sur les activités sportives, qui est à la base du dicton « un esprit sain dans un corps sain » ou on coupe dans la qualité de notre alimentation par faute de temps pour cuisiner? Ou pire, on coupe dans le temps passé à répondre aux besoins de nos enfants? L’option de couper notre temps de travail n’est pas envisageable financièrement. Ce genre de dilemme, d’équilibre, est constant chez les étudiants à la formation continue et peut mener tout simplement à abandonner le programme. Actuellement dans nos milieux de travail respectif le manque de personnel est criant. La possibilité de se faire remplacer et prendre des journées de congé n’est pas envisageable. De plus, certains étudiants se retrouvent dans des milieux de stage qui sont nouveaux pour eux. Cela amène un niveau d’adaptation supplémentaire. Cela enlève encore de l’énergie pour intégrer les notions théoriques et permettre un bon rendement sur le terrain. L’épuisement nous guette tous et nous en avons pris conscience spécifiquement cette session avec le retour aux études en présentiel. Cela faciliterait beaucoup de choses de continuer à faire les séminaires de stage à distance.

Situation géographique du Cégep

Le Cégep du Vieux-Montréal est situé dans le centre-ville. Lorsqu’on s’inscrit à l’école, on n’a pas le choix de l’emplacement, mais nous n’avons pas non plus le luxe de déménager pour nous rapprocher du Cégep. Plusieurs étudiants habitent et travaillent très loin du Cégep. Vous comprendrez que le déplacement devient problématique lorsqu'on doit se rendre en transport en commun et que le système d’autobus ne concorde pas avec nos horaires. Et que venir en voiture ajoute l’enjeu du stationnement qui n’est pas une affaire simple. De plus, le métier d’éducateur spécialisé est pratiqué majoritairement par les femmes. Il n’est pas rare que les médias parlent de nous comme « les éducatrices ». Se déplacer au centre-ville à 21h40 le soir n’est pas très rassurant pour une femme. Avant la pandémie les commerces étaient ouverts sur la rue St-Denis et Ontario. Il y  avait beaucoup de genre sur ces rues et ce à toute heure du jour. Aujourd’hui la réalité n’est plus la même, beaucoup de commerces ont fermés et les gens qui fréquentent ces rues en soirée les soirs de semaine sont loin d’être rassurant. Par la suite, on peut arriver chez soi vers 22h40 et si on prend le transport en commun, nous vous laissons imaginer à quel genre de personnes nous faisons affaire dans les métros de Montréal.

Budget

L’argent est un sujet non négligeable dans notre argumentaire. Plusieurs des étudiants sont des employés avec des situations précaires. De par la nature de leur emploi qui n’est pas très lucrative ou de par leur situation familiale telle que la monoparentalité. Pour vous donner une idée, l’enjeu du transport en voiture nécessite le paiement du stationnement, qui est de 15$ par soirée passée à l’école. Si l'on fait le calcul, pour une personne qui fait deux cours par session, c’est un budget de 450$ pour une session juste en stationnement. Pour un étudiant à temps plein, c’est encore plus. Ce n’est pas tous les étudiants qui ont la chance de prendre le transport en commun.

Adaptation – ligne directrice

L’adaptation est la ligne directrice du métier d’éducateur spécialisé. Sans elle, nous ne pourrions pas donner les soins qui sont nécessaires au développement de nos usagers. Une forme d’adaptation qui pourrait être faite est l’enseignement hybride pour les cours de programme en éducation spécialisée. Cette méthode permettrait aux enseignants de choisir quand et comment ils veulent utiliser l’enseignement à distance ou en présentiel. À l’argument de la qualité de l’enseignement, nous disons que les professeurs sont les meilleurs pour déterminer comment procéder, notre confiance est entière pour leur travail. À l’argument des évaluations qui ont été réduites en qualité, nous disons que les examens peuvent être en présentiel comme avant. À l’argument de l’épuisement des enseignants, nous disons qu’ils auront la latitude de choisir ce qui est mieux pour eux et pourront donner plus de cours en présentiel si c’est une méthode qui leur va mieux. Cela permettrait aux enseignants qui sont à l’aise avec l’enseignement à distance pourront le faire. À l’argument de l’isolement, nous disons que la formule hybride rendrait les cours en présentiel encore plus significatifs puisque les étudiants ne seraient pas épuisés par le voyagement constant et créeraient des liens significatifs entre eux à ces moments-là. À l’argument qu’il faut suivre les directives ministérielles, nous disons il est temps que la formation continue soit comprise et entendue.

Finalement, nous sommes confiants que la direction et les étudiants à la formation continue sont au cœur du processus d’adaptation et que, par cette lettre, nous avons franchi l’étape de la négation et que nous pourrons passer à l’étape de l’adaptation.

Autrice de la lettre: Janie Cloutier 6160581

219 ont signé. Prochain objectif : 500 !