Qu'il tienne parole et vote la loi qu'il a promis de faire voter sur l'euthanasie et le suicide assisté, ainsi que le demandent plus de 90% des Français.

Pétition fermée

Qu'il tienne parole et vote la loi qu'il a promis de faire voter sur l'euthanasie et le suicide assisté, ainsi que le demandent plus de 90% des Français.

Cette pétition avait 581 signataires
Marie-Josée MAULÉON a lancé cette pétition adressée à à François Hollande (Président de la République)

Monsieur le Président,

Les travaux des députés Leonetti et Clayes viennent de s'achever mercredi. D'après les quelques échos qui commencent à nous parvenir, ils ne recommanderont pas que soit votée la loi sur l'euthanasie, et cela, malgré la promesse que vous nous aviez faite.

Suis-je surprise? Non.

Je le savais, nous le savions. Le simple fait que Jean Leonetti ait été sélectionné pour réaliser cette étude ne pouvait avoir d'autres effets que de reconduire, à quelque chose près, la loi Leonetti telle qu'elle existe déjà.

Mais que faut-il donc faire pour que les hommes qui nous gouvernent mettent leurs convictions judéo-chrétiennes sous leur petit mouchoir et votent enfin la loi que tous les Français demandent?

Que craignez-vous donc? Qu'on abuse de cette loi pour allonger papi ou mamie dans leur cercueil un peu plus tôt que prévu dans le seul but de mettre plus rapidement la main sur l'héritage? Mais ne voyez-vous pas que c'est en l'absence de loi que ce scénario est le plus plausible car il laisse à quelques uns -- le médecin ou l'infirmière qui se prend pour Dieu ou un membre de la famille intéressé par autre chose que le bien-être du malade, par exemple -- tout l'arbitraire de la décision? C'est dans ce contexte qu'existe le plus gros risque d'abus.

Et même lorsque, comme dans le cas du Docteur Bonnemaison, la décision de mettre fin à la vie d'un patient n'est dictée que par le respect du malade et le désir d'abréger ses souffrances, il n'est pas normal, que dis-je, humain, de faire porter à une seule personne le poids d'un tel acte. Et je ne parle même pas de ses implications légales.

Une loi sur l'euthanasie et le suicide assisté ferait en sorte de tous nous protéger contre une décision arbitraire. Il y aurait d'une part, nos directives anticipées qui préciseraient ce que nous voulons et ne voulons pas, et d'autre part, les très proches et les médecins responsables du patient qui prendraient la décision finale de manière collégiale en tenant compte de nos volontés clairement exprimées.

J'ajoute que ce n'est pas parce qu'il serait voté une loi autorisant l'euthanasie et le suicide assisté que ceux qui ont envie de souffrir jusqu'à la dernière seconde ne pourraient pas mourir de mort naturelle, dans le respect de leur convictions religieuses ou philosophiques.

En revanche, ceux qui n'en peuvent plus de souffrir et de rendre ceux qu'ils aiment témoins de leurs souffrances pourraient enfin choisir le jour et l'heure de leur mort. 

Il s'agit de mon corps, de ma vie, j'ai le droit de choisir le moment de ma mort. Je refuse, que l'on m'impose de rester là, recroquevillée dans le lit d'un service de soins palliatifs, lorsque ce service existe, avec mes seuls yeux pour dire ma détresse. Je refuse qu'on insère, contre mon gré, des tubes dans tous mes orifices, qu'on me nourrisse de force, et cela pendant des mois, voire des années, sous les yeux de ceux qui m'aiment et qui souffrent encore plus que moi de voir l'état de ma déchéance. Personne n'a le droit de me forcer à passer à travers de telles souffrances si je ne le choisis pas moi-même.

Dans le pire des cas, il reste les somnifères et les sacs de plastique gonflés à l'hélium; on peut aussi se tailler les veines, pourquoi pas, mais c'est terrible de faire ça à ceux qu'on aime, sans compter que cela suppose que l'on a encore la force de se suicider.

La seule autre possibilité, à condition qu'on en ait les moyens et que l'on soit encore transportable, est de partir en Suisse. Je suis pour ma part révoltée à l'idée que lorsque le moment viendra, il me faudra m'expatrier pour qu'on achève mes souffrances et que du coup, je mourrai loin de ceux que j'aime.

Monsieur le Président, imaginez un seul instant que quelqu'un qui vous est très proche se trouve dans cette situation, et vous verrez alors que vous n'avez pas d'autre choix que de faire voter cette loi sans plus attendre, comme vous nous l'aviez promis.

Ne nous décevez pas!

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