À Augustin-Thierry on n’éduque pas, on surveille

À Augustin-Thierry on n’éduque pas, on surveille
Au dernier Conseil d’administration, la direction de la cité scolaire Augustin-Thierry (Blois, 41) a proposé l’installation de 16 caméras de surveillance dans notre établissement. Un vote décisif aura lieu au prochain conseil en juin. Il semblerait qu’on ait oublié de nous en tenir informé·es… Mais il est encore temps de réagir : nous les élèves, nous avons notre mot à dire ! Le Conseil d’administration (CA) se réunit trois fois par ans pour voter les budgets, les engagements, ou même les voyages pédagogiques de la cité scolaire. Pour chaque décision, des représentant·es des différents corps de l’établissement sont appelé·es à voter. Nous les élèves sommes représenté·es par 5 élèves, élu·es par nos délégué·es. Bonne nouvelle : leurs voix comptent autant que celles du personnel, de l’administration, du corps enseignant… Et si nous montrons notre désaccord, rien n’est joué d’avance !
Ces caméras de vidéo-surveillance ont été proposées dans le but de limiter les dégradations (extincteurs, alarmes incendie, blocs de secours…) qui ont lieu ces dernières années. Ce dispositif de 16 caméras (avec extension possible à 32) coûterait environ 19 000 € (1 pôle de contrôle par bâtiment et enregistrement des données jusqu’à 3 jours).
Mais est-ce une véritable solution ? Ces caméras permetteront-elles de dissuader les dégradations ? Pourront-elles retrouver les élèves concerné·es ? C’est loin d’être une certitude.
Mais ces dégradations révèlent surtout un problème fondamental : le manque d’AED (surveillant·es). En effet à Augustin-Thierry, trois de leurs postes ont étés fermés en trois ans. Il n’est donc pas étonnant que les dégradations se multiplient si personne n’est là pour les empêcher. Ces outils numériques pourront-ils réellement subvenir aux besoins des élèves, et ainsi remplacer un·e humain·e ? On n’imagine pas une caméra les accompagner, ou leur venir en aide. Et n’oublions pas que c’est sur les AED restants, déjà surchargé·es de travail, que pèsera la charge supplémentaire du contrôle vidéo.
Par ailleurs, vous avez sûrement tilté, ces caméras seront extrêmement coûteuses. Et cela peut sembler étonnant étant donné que le self ne peut accueillir qu’à peine un tiers des élèves de la cité scolaire, ou que les ordinateurs des salles informatiques sont loin d’être tous fonctionnels.
Ces caméras coûteuses seront à leur tour l’objet de dégradations : rien n’indique que leur présence ne déplacera pas les problèmes qui ont fait réagir l’administration.
De plus, ce dispositif entraînera naturellement un climat de suspicion et de crainte : de très mauvaises conditions pour étudier et évoluer. Un processus d’éducation propre au lycée serait bien plus souhaitable qu’une politique de la peur. Nous ne voulons pas d’une direction qui se transformerait en Big Brother.
Enfin, et vous l’avez peut-être remarqué, une caméra a déjà été installée à la MDL, sans que nous, les lycéen·nes ne soyons consulté·es ni même informé·es. Il est important de nous mettre au courant lorsque une infime partie de la cité scolaire décide pas seulement de la surveillance d’une salle ouverte mais bien de 2000 personnes.
Il est donc important d’interpeller les représentant·es pour qu’ils et elles votent contre, lors du CA de juin.
En signant cette pétition, vous montrez votre désaccord avec ce projet.
Merci de votre participation !
– Des élèves de la Cité scolaire